Madagascar est venue, elle a vu…
Madagascar appuie l’initiative dans le cadre de la COP21 qui se tient en ce moment à Paris, capitale du monde pour 10 jours. Il faut arracher un accord contraignant. Un mot nouveau du reste et qui exprime le souci d’une grande majorité de sauver la planète Terre et ses habitants. Les choses seraient simples et rapides sans la Chine et les Etats-Unis, les deux grands et principaux émetteurs de gaz à effet de serre. Il suffit que l’un des deux fasse faux bond pour que la COP21 capote.
Dans son allocution, Hery Rajaonarimampianina a souligné un fait majeur. « Avant même cette COP 21, Madagascar a déposé sa contribution nationale (INDC). Nous avons, à cet effet, inscrit notre engagement national de réduire de 14% nos émissions de gaz à effet de serre. Avec l’appui de nos partenaires, nous estimons pouvoir atteindre l’objectif de réduction de 30%. Dans cette même ligne, Madagascar augmentera de 32% sa capacité d’absorption d’ici 2030 et s’efforcera de consolider un puits de carbone compatible avec son essor économique. La dimension climatique est intégrée à notre stratégie de développement économique, social et culturel. Nous avons un gisement considérable de ressources énergétiques naturelles : l’ensoleillement, les fleuves et rivières, la biomasse pour miser désormais sur les énergies ». Une bonne initiative, saluée par l’assistance, mais elle restera une simple initiative de plus, sans les financements nécessaires. « Nous y sommes déjà engagés. C’est dans ce sens que nous souhaitons un élargissement et un approfondissement de l’opérationnalité du Fonds Vert », a souligné le Chef de l’Etat malgache qui a rappelé le Principe 21 du Droit international environnemental.
Il a égratigné, au passage, les grands pays émetteurs de gaz à effet de serre en faisant remarquer que « si les frontières en tous genres nous inclinent parfois à l’égocentrisme, il nous faut garder à l’esprit que le changement climatique, lui, ignore nos frontières. Il nous appartient de prendre des décisions immédiates, contraignantes pour tous et inscrites sur la durée. Entre autres, celle de limiter à moins de 2 degrés Celsius l’augmentation de la température mondiale à la fin de ce siècle ». Et d’affirmer que Madagascar souhaite qu’on puisse parvenir à un accord incluant les dédommagements équitables au regard des pertes et préjudices engendrés par le réchauffement climatique qu’elle subit. « J’appelle ainsi à notre solidarité et à notre prise de responsabilités pour que cette COP21 puisse aboutir à un engagement politique très ambitieux». A-t-il été entendu ? Il est dommage qu’en pareille occasion, l’impact d’un discours, aussi percutant soit-il, dépend du poids économique de l’intervenant.
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