Marais Masay
Le ministre Narson Rafidimanana a haussé le ton hier en appelant la Commune Urbaine d’Antananarivo à cesser de prendre des décisions unilatérales concernant, plus précisément, les grosses infrastructures de la capitale. Selon la CUA, une autorisation a été délivrée à celui qui s’est occupé du remblayage d’une partie du Matais Masay, mais sous un autre mandat que celui de la maire actuelle. Continuité de l’Etat oblige, la CUA n’a pu rien faire que se plier face à la situation.
L’opinion se demande qui a bien pu délivrer une autorisation pareille dans la mesure où le Marais Masay a été construit pour recevoir les eaux usées d’une bonne partie de la capitale. Selon les riverains, à cause de l’obstruction du remblai, l’eau commence à monter sur la partie Est du marais suite aux crachins qui ont inondé la capitale ces derniers jours.
Nous Malgaches, sommes adeptes de ces décisions intempestives, prises parfois au détriment de l’intérêt général et rendues possibles grâce à des pots de vin. Viendra le jour où le Lac de Behoririka ou le Lac Anosy intéresserait les « investisseurs » et on verra bien les conséquences. Ces dernières années, suite aux remblayages sauvages d’une bonne partie du Betsimitatatra, les eaux montent facilement au niveau des bas quartiers de la capitale. Mais personne ne le dit ouvertement pour des raisons bien compréhensibles.
Antananarivo dépérit à vue d’œil. La capitale attend toujours celui qui osera enfin briser cette chaîne de malédictions. Les travaux sont titanesques, mais à cœur vaillant, rien d’impossible. Il faut une volonté politique, pleine de bon sens et de bonne foi pour extirper enfin la vitrine de Madagascar de cet océan de misère dans lequel il est plongé.
