Non à la confrontation, oui au dialogue
Les couleurs de Noël sont là. Et, généralement, la fête prend doucement le pas sur la politique. Pourtant, il y a des choses à dire. La tension entre l’Exécutif et l’Assemblée Nationale est toujours vivace. Les députés souhaitent bénéficier pleinement de leurs droits. Et ils les font valoir lors de réunions à huis clos avec des responsables du gouvernement. Cela a tourné autour des carburants, des crédits et autres indemnités et avantages, comme les 4 x4. Ce genre de choses ne se crie plus sur les toits, car cela déshonore et dévalorise un élu du peuple…
Il était question aussi du rôle des députés dans les collectivités. De la situation de la Jirama et d’Air Madagascar. Pour les analystes, la fameuse éventualité d’une nouvelle motion de censure ne tient plus la route. Les débats sur la Loi de Finances 2016 seront houleux, mais ils n’aboutiront pas à un vote rejet. Les députés opposants, même très caustiques et violents dans leurs propos, n’ont pas le nombre requis pour constituer le fameux tiers-bloquant.
Mais une thématique commence à sérieusement mousser. Il s’agit des Iles Eparses. Ce dossier a été enrôlé comme figurant à l’ordre du jour. Une frange de la classe politique et de la société civile réclame la restitution réelle et officielle de ces îles à Madagascar par la France. Pour elle, cela ne doit souffrir d’aucune négociation car c’est une résolution des Nations Unies. On sait que la France a sa position. Elle y est. Elle y reste. Et le dernier point d’entente se résume en un mot : cogestion. Ni plus ni moins en termes d’explication. Le régime actuel a choisi de ne pas aller à la confrontation. Mais au dialogue.
Les opposants ont besoin de discours d’ancrage et de rassemblement. Les Iles Eparses leur conviennent. Cela permet à tout le monde d’être sous la même enseigne. Mais aussi de fragiliser les relations de ce régime avec la France. La France qui, diplomatiquement et stratégiquement, n’entend pas céder la moindre once de terrain. Du moins, jusqu’ici.
