Non à une réconciliation bancale
Les missionaires de la SADC sont venus et ils sont repartis. Bilan : une platitude. Evidemment qu’ils ont appelé les protagonistes à soutenir le processus de réconciliation nationale. Le contraire aurait étonné plus d’un. On voit mal, d’ailleurs, pourquoi faire un point de presse si c’est pour raconter des choses connues. L’opinion aurait été intéressée par des informations sur les conditions d’assignation de Marc Ravalomanana, sur l’attitude des gradés et autres officiers supérieurs et généraux. Ou encore sur le rôle joué reellement par les autorités sud-africaines dans le retour inopiné de Marc Ravalomanana au pays.
Dans tous les cas, la SADC a renvoyé la balle dans le camp malgache. Le Président de la République a promis de prendre en main ce dossier. « Je dois rencontrer tous les protagonistes », a-t-il déclaré récemment. Il n’a pas encore fait une explication publique à propos de ses consultations. Pour l’heure, on assiste à des tirs isolés en ordre dispersé. Le FFM ou Comité pour la RéconciliationNationale, né de la feuille de route et de la Transition, commence timidement à sortir de sa réserve. Ses membres effectuent des tournées en province en ce moment. Mais, le plus actif est, certainement, le FFKM ou le Conseil des Eglises Chrétiennes. Le FFKM dispose d’une autorité spirituelle certaine. Et il a annoncé qu’il est disposé à organiser la réconciliation nationale.
C’est bien. Mais c’est bancal. Le FFKM ne dispose pas d’un pouvoir exécutoire. Il a besoin de signer avec le régime un accord officiel. Il a besoin également du feu vert de la Communauté internationale. Ce qui n’est pas encore une évidence. La feuille de route ne connait que le FFM.
Le FFKM devrait, en principe, rendre public son plan ce week-end. Les observateurs estiment que ramener tout autour de Marc Ravalomanana serait une erreur d’appréciation. Tout ne se résume pas aux seuls anciens Chefs d’Etat. La réconciliation devrait déboucher sur une concorde nationale et en une refondation de la République, sans pour autant remettre en question les acquis issus des urnes.
