Normalisez le circuit financier !
Le trafic de bois précieux est un sujet brûlant d’actualité. Qu’est-ce que cela veut dire ? Nos bois précieux sont exploités de manière illégale et exportés de façon illicite. C’est le cas pour le bois de rose. Une variété de bois précieux, qui défraie la chronique. L’exploitation illicite de ce bois précieux ne date pas de la Transition, loin s’en faut. Ceux qui maîtrisaient la filière avaient opéré en toute impunité et sans difficulté. Mais c’était sous la transition que les langues se déliaient, car une nouvelle génération de politiques et d’opérateurs voulaient contrôler la juteuse source de revenus. Cela a été facilité par l’arrivée d’opérateurs chinois, affairistes qu’investisseurs.
Le trafic de bois de rose est devenu complexe, car il inclut la corruption active et passive à tous les niveaux de l’administration et de la chaîne. Il alimente le circuit de blanchiment d’argent, de pilier de l’économie souterraine qui, selon les analystes, fonctionne grâce à l’existence de vraie banque parallèle ou des milliards d’ariary en liquidités. Une des raisons est simple, grâce à ce système, les trafiquants peuvent éviter tout traçage de leurs transferts internes et des paiements effectués en liquidités des coupeurs, des dockers, des petits collecteurs et transporteurs. Ou encore, des intermédiaires dont des autorités civiles et militaires.
Pour normaliser le circuit financier et pour démanteler en profondeur ce système, il est peut-être judicieux d’envisager une démonétisation. Cela va nous coûter cher, mais pas aussi cher que faire coexister deux économies et favoriser la mafia gouvernance. Cela a pour avantage à l’Etat de contrôler le circuit financier, d’obliger l’économie souterraine à revenir à la surface et d’intégrer le circuit normal soumis aux règles de vertus et de fiscalité.
Une mesure drastique devrait être prise au niveau du rapatriement de devises et de la vente libre de devises. L’objectif n’est pas de sanctionner. Bien au contraire, d’encourager les concernés à rejoindre la normalité. En revanche, l’Etat déploie des mesures d’encouragement à leur endroit.
