La transition énergétique s’annonce longue, très… longue. Basculer intégralement vers les énergies renouvelables et sortir des énergies fossiles requiert des investissements considérables de la part de l’Etat. Cela nécessite également une décision politique drastique de la part des dirigeants. La volonté est là mais il y a un grand écart entre vouloir faire et pouvoir faire. L’ancien Président de la République voulait se débarrasser de l’utilisation des centrales thermiques pour produire de l’électricité à Madagascar. Le nouveau Président lui veut aller encore loin en annonçant la production de plaques solaires dans le pays pour renforcer cette transition. Toutefois, pour y arriver, il faudrait franchir un parcours de combattant et avoir de la patience et de la détermination. La totalité de la production de la Jirama s’élève à 140 Gwh par mois, ce qui signifie que la puissance de nos centrales majoritairement alimentés par du fuel est à raison de 190 Mw. Dégager cette puissance énergétique avec des énergies renouvelables nécessitera des investissements de l’ordre de 1 million de USD par mégawatt, en revanche le prix de l’électricité serait à bas prix, ne dépassant pas les 5 cents le Kwh. Faut-il alors accélérer les investissements en infrastructures de production d’une part mais également le réseau de distribution d’autre part ?
Il ne faut pas non plus rêver lorsqu’une bonne partie des fournisseurs de la compagnie nationale de distribution d’eau et d’électricité JIRAMA perdront une part importante de leur marché. Puisque ces fournisseurs qui alimentent les centrales thermiques avec du fuel auront du mal à s’aligner avec les fournisseurs en énergie renouvelables. Ce qui dit, les distributeurs pétroliers ne vont pas voir cette initiative énergétique de bon œil. Il est alors temps pour ces fournisseurs de se rattraper et de diversifier leurs activités dans le « vert ». L’Etat ne peut pas éternellement subventionner la JIRAMA alors que le taux d’accès reste encore faible : encore 13% de la population bénéficient de l’électricité, mais que le nouveau régime entend doubler. Il nous faut attendre au moins deux ans avant que les fruits de la mise en place de l’ensemble des centrales à énergie renouvelables atteignent la population à la base. Et la situation s’annonce urgente …
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