Petite cause, grands effets
L’histoire est un éternel recommencement. Les grandes révolutions ont été provoquées par de petits événements dont les acteurs ne mesuraient forcément pas la portée. L’exemple le plus récent est le printemps arabe qui a balayé l’Afrique du Nord : tout a commencé par un marchand ambulant tunisien qui s’est immolé parce que les policiers municipaux de son quartier lui avaient interdit d’étaler sa marchandise sur son lieu de travail habituel.
A Madagascar, que ce soit en 1972, en 1991, en 2001-2002 ou en 2009, les tenants du pouvoir n’ont pas su apprécier à leur juste valeur les événements. Philbert Tsiranana croyait pouvoir mater la grève générale amorcée par les étudiants en envoyant à Nosy Lava les leaders du mouvement. En 1991, un simple meeting du MFM réunissant quelques centaines de manifestants au terrain du COUM des 67Ha, a abouti au renversement du régime pourtant très autoritaire de Ratsiraka. En 2008-2009, la fermeture de la Radio Viva, appartenant au maire de la capitale de l’époque, a provoqué l’ire d’une partie de la population et a mis fin à la troisième République.
« Gouverner, c’est prévoir ». Le dicton est bien connu. Les problèmes auxquels est confrontée la population malgache ne datent pas d’hier. Ils étaient là depuis des décennies, mais aucun des tenants du pouvoir successifs n’ont daigné y apporter des solutions pérennes. Chacun se satisfaisait de promesses mirobolantes dont une infime partie, juste pour épater la galerie, a été tenue. Qui sait, l’embrasement pourrait provenir d’un petit court circuit dans la demeure présidentielle ? Les malgaches savent très bien que, parfois, un épi de cheveu peut renverser un taureau (singam-bolo mandavo ny vositra). Alors, attention…
