Place à la nouvelle Assemblée nationale
L’Assemblée nationale en session extraordinaire. Une page sera tournée ce jour, officiellement. Mamy Rakotoarivelo et son équipe vont passer la main au nouveau bureau permanent. Le Congrès de la Transition redeviendra l’Assemblée Nationale. C’est une facette du retour à l’ordre constitutionnel.
L’enjeu reste l’élection du président de l’Assemblée nationale. Un président d’Institution, comme on dit. Le premier élu étant Hery Rajaonarimampianina, Président de la République. Le président de l’Assemblée nationale est la figure du consensus. Il peut être le représentant du parti ou du groupe majoritaire. Et tout dépend des règles du jeu du scrutin. C’est-à-dire du règlement intérieur de l’Assemblée nationale.
Que d’écrits et de commentaires sur la nouvelle chambre basse. L’opinion publique attend un nouveau comportement de la part des députés. Les précédents exercices ont donné une image bien piteuse de l’Assemblée nationale. Les députés, dans leur majorité, passaient leur temps à revendiquer des droits et des avantages financiers : véhicules, indemnités, crédits téléphoniques, frais de session, carburants…
L’autre débat concerne l’instrumentalisation de cette chambre. Le gouvernement n’est même pas mis en place que les éternels politiciens frustrés (qui, souvent, n’osent même pas se soumettre au verdict des urnes) évoquent la motion d’empêchement contre le Président de la République. Embarras et perplexité logiques : la guerre contre le trafic de tout genre n’est pas appréciée par ces personnes qui ont, largement et outrageusement, bénéficié du régime transitoire. En poussant ce raisonnement plus loin, ces groupes d’individus n’hésiteront pas à manipuler les députés qui, justement et au moyen de contrepartie, acceptent d’être… manipulés.
Vivement une Assemblée nationale, réelle et qui joue son rôle de balise, de contrôle de l’Exécutif et où le débat contradictoire mais porteur de développement aura lieu. En toute démocratie et en toute transparence. Il faut une Opposition intelligente et une majorité travailleuse. Et lorsqu’elle présentera le nom du Premier ministre, elle le fera en tenant compte des enjeux nationaux et non des intérêts d’un parti, d’une plateforme ou d’une seule personne qui veut revenir au pouvoir rapidement.
