Pour l’or du Pérou
Le FMI et Madagascar vont signer au Pérou, en marge de l’Assemblée Générale des pays membres du FMI et de la Banque Mondiale, la Convention Accord-cadre entre les deux parties. Il s’agit donc d’un grand rendez-vous, une sorte d’heure de vérité après deux années de vaches maigres pour le régime de Hery Rajaonarimampianina. Qu’est-ce que ce régime qui a succédé à celui de la transition, n’a pas fait et feint pour gérer un pays en grande crise ? Avec une caisse sèche et asséchée. Les recettes fiscales sont tombées très bas, les recettes douanières ont pris un coup… Le pays était à deux doigts d’une cessation de paiements. Deux années de pilotage à vue, juste pour résister, pour survivre…. Le coup a réussi car quoiqu’on dise, avec ou sans aide budgétaire extérieure, l’Etat a quand même pu payer ses agents et honorer certaines dettes. Mais il ne pouvait plus faire tourner correctement le pays. Ainsi s’expliquaient les gros problèmes rencontrés récemment et qui continuent, comme le délestage et la pression du FMI, pour que l’Etat applique la vérité de prix pour les carburants. En fait, cette vérité de prix est devenue vraie dans la pratique. La chute du prix du brut sur le marché international y est pour quelque chose. La conclusion d’un accord avec le FMI est en bonne voie. Le principe est acquis à Tanà, mais c’est le Conseil d’Administration du FMI qui a le dernier mot. A la clé, environ 47 millions de dollars. C’est peu, mais c’est une sorte de clé pour ouvrir d’autres vannes : BEI, AFD, JICA, KFW, BM… L’opinion a besoin de comprendre et de transparence. L’opinion comprend l’opinion publique nationale et l’opinion publique internationale. La transparence et la bonne explication suscitent la confiance et l’adhésion citoyenne. A titre d’exemple, le blocage du PND, de la Loi de Finances Rectificative, la réticence des bailleurs de fonds à débloquer l’aide budgétaire dépendaient de cet accord avec le FMI. Ce n’est pas une conditionnalité, c’est un principe acquis, un arrangement qui signifie validation de la confiance. Les investisseurs et les bailleurs ont besoin de cet accord du FMI pour avoir la garantie que Madagascar, ou peu importe un autre pays dans la même situation, est solvable. C’est-à-dire qu’il peut rembourser ses dettes et qu’il va protéger les capitaux étrangers. Le rendez-vous à Lima est devenu plus qu’important. On ne le raterait pas pour tout l’or du… Pérou.
