Pour un vrai changement
Sommes-nous de nouveau plongés dans l’attentisme ? Oui et par la force des choses. Il faut que l’ Assemblée Nationale soit mise en place : bureau permanent, groupes parlementaires, règlement intérieur… Ce n’est qu’après que la nouvelle chambre basse se penchera sur la désignation du Premier ministre, bien qu’en regardant de près l’article 54 de la Constitution, il n’est pas dit expressément que le parti majoritaire de l’Assemblée soit tenu de le présenter dans le cadre d’une session parlementaire… C’est fou combien les rédacteurs de cette Constitution affectionnent le flou juridique…
Tout le monde est forcé d’attendre le Premier ministre qui est visiblement difficile à accoucher, car trop de groupes politiques en revendiquent la parenté. Hier soir encore, on a su que les bailleurs de fonds exigent plus que jamais un chef de gouvernement qui réponde aux critères d’ouverture, de compétence internationale reconnue et de grande qualité technique, car les enjeux sont nombreux et réclament une grande célérité et une grande capacité d’assimilation. Et c’est valable pour les ministres, également.
Ce qui s’est passé à l’Assemblée nationale n’a rien à voir avec le changement. C’est une personnalité issue de la mouvance Rajoelina qui vient de remplacer une personnalité issue de la mouvance Ravalomanana.
Ce qui a changé, probablement, c’est la fin de la domination outrageuse de ces deux mouvances sur la vie publique. La grande perdante reste la mouvance Ravalomanana. Elle qui croyait revenir en grande pompe électorale au pouvoir.
Les enjeux sont énormes. Le bois de rose, le tourisme, les grands chantiers sociaux dans le Sud sont parmi les grands chantiers du chef de l’Etat. Mais il y en a d’autres et cela nécessite de la poigne. Ratsiraka et Ravalomanana ont pu travailler sans pression parce qu’ils ont osé prendre des décisions qui suscitent la crainte et le respect. La population a besoin de croire au changement. Et elle veut des signes réels et visibles de vrai changement. Suivez mon regard…
