vue Pourquoi les Etats-Unis ?
Le séjour de Hery Rajaonarimampianina aux Etats-Unis est politiquement capital. En fait, c’est un voyage incontournable et obligatoire, car Madagascar veut normaliser ses relations avec les bailleurs de fonds.
Le concept de « retour à l’ordre constitutionnel » venait des Etats-Unis au temps fort de la crise. Et il est à remarquer que Washington ne s’est jamais trop engagé dans le processus de sortie de crise. Les Etats-Unis ont voué aux gémonies le régime de transition et ont qualifié la prise de pouvoir de coup d’Etat. Une position toujours défendue par les Américains, malgré toutes les explications du régime de transition.
« Le problème dans l’application de toutes les résolutions, voire, de la feuille de route était la position des Etats-Unis », avait confié un diplomate à l’époque. Il avait fallu que la Maison Blanche et l’Elysée rapprochent leurs points de vue sur Madagascar. L’arrivée des socialistes au pouvoir en France a cassé le « back office » pro Rajoelina en France.
La normalisation des relations de Madagascar avec les bailleurs de fonds doit passer par les Etats-Unis et la France. Les Etats-Unis, parce que les Américains ont un puissant lobby au sein de la Banque mondiale, le PNUD, les Nations Unies et le FMI. La France, parce que la France est un partenaire historique et le DG du FMI est une Française.
Exxon Mobil s’en va. Exxon Mobil revient. Entre deux cocktails dînatoires, c’est des millions de dollars en IDE qui se jouent. Cette société pétrolière américaine est la première à venir à Madagascar faire des travaux de prospection. Pour les Etats-Unis, son retour à Madagascar a une valeur symbolique et politique. Et, dans cette même foulée, l’éligibilité de la Grande Ile au sein de l’AGOA n’est plus un vœu. Elle se fera dans les prochains mois.
Hery Rajaonarimampianina a besoin d’une croissance économique à deux chiffres. Il faut créer des emplois. Mais il faut développer l’industrie touristique. Il faut aussi rameuter les touristes. Et, en général, les touristes américains sont de gros clients. Très gros clients en dollars.
En tout cas, au bout de ces trois jours, le Président malgache sait à quoi s’en tenir quand il nommera le Premier ministre et les membres du nouveau gouvernement : gouvernement inclusif et qui réconcilie.
