Pourquoi pas nous ?
Le Président sénégalais, Macky Sall, a obtenu de nouveaux engagements de 3 729 milliards de francs CFA (soit 5,6 milliards d’euros ou 7,46 milliards de dollars américains) de financements pour le Plan Sénégal Emergent, dans le cadre de la septième réunion du Groupe consultatif pour le Sénégal.
C’est une information. Elle mérite qu’on s’y attarde. Les contextes sénégalais et malgache sont différents. Mais nous sommes en Afrique. Il s’agit de deux anciennes colonies françaises. Et, d’une manière générale, en termes de croissance et de contraintes économiques, à quelques nuances près, les modèles de développement sont les mêmes.
D’ici deux mois, une réunion des bailleurs de fonds de Madagascar aura lieu, probablement aussi, à Paris. Le nouveau régime de Hery Rajaonarimampianina est astreint à présenter un programme solide, réaliste et ambitieux, c’est-à-dire capable de relever des défis immédiats, à court terme, à moyen terme et à long terme.
Pourquoi cet engagement des bailleurs de fonds vis-à-vis du Sénégal ? La réponse est simple : le Président Macky Sall a présenté un plan qui les a séduits. Ce plan les a rassurés. Il comporte des clauses qui assainissent de manière drastique les finances de l’Etat et le monde des affaires. Macky Sall met en place une structure de lutte contre la corruption et le blanchiment d’argent, ainsi qu’un organe d’enquête sur les enrichissements illicites. Cela suppose aussi la possibilité de procéder au contrôle fiscal des sociétés douteuses. La déclaration de patrimoine est obligatoire pour tous les dirigeants avant leur prise de fonction. Tous les ordonnateurs de dépenses de l’Etat, qui gèrent un budget de plus de 2 millions de dollars, seront surveillés de près et sont aussi tenus d’effectuer une déclaration de patrimoine. Les finances de l’Etat feront l’objet d’une surveillance méticuleuse. Les dépenses publiques ostentatoires bannies. Et une réglementation appropriée sera élaborée pour assainir le climat des affaires et relancer les investissements étrangers. L’appareil judiciaire sera restructuré pour que tout le monde soit justiciable… Vive l’Etat de droit. Toutes ces mesures, Madagascar les a. Les unes sont consommées avec modération, les autres sont rangées dans un tiroir. Macky Sall avait lui-même conduit la délégation sénégalaise. Il avait présidé la réunion. Cela traduit une volonté réelle de changement. Une volonté de casser avec une pratique politique inculte et qui n’enrichit qu’une catégorie sociale. Matière à réflexion.
