Quand la politique s’en mêle…
Notre revendication de récupérer les « Îles éparses » est tout à fait légale et légitime. Le président de la République tout autant que la ministre des Affaires étrangères ont annoncé que les négociations avec la France avancent et dernièrement, à La Réunion, une information pourrait nous donner le baume au cœur quand le préfet des terres australes et antarctiques françaises, Cécile Pozzo di Borgo, a approuvé un nouveau découpage des frontières qui spécifie que le grand gisement de pétrole et de gaz se trouve en zone neutre et en faveur de la juridiction malgache.
Les compagnies pétrolières chargées de l’exploration et de l’éventuelle exploitation du gisement pourront entrer en conflit, South Atlantic Petroleum JDN SAS et Marex Petroleum Corp. d’une part, engagées par la France, et CB World Trade Natural Energy Ltd, d’autre part, qui vient de signer un protocole d’accord avec le ministre malgache des Mines et du Pétrole, Joëli Valérien Lalaharisaina.
En clair, la France est perdante sur deux tableaux car même si elle ne cède pas les Îles, le gisement qu’elle convoite ne peut pas lui appartenir et, deuxièmement, même si Madagascar n’engage pas un recours en justice, les compagnies pétrolières qui investissent dans l’exploration ne laisseront pas tomber une manne aussi importante avec avantage à la partie qui a négocié avec Madagascar.
Dans l’engagement populaire pour le retour de ces îles à Madagascar, force est de constater que malgré un enthousiasme assez palpable au début, le mouvement de samedi dernier a été un échec. Bien peu ont répondu à l’appel, non pas à cause d’une médiatisation insuffisante mais plutôt, à cause de la politisation du mouvement. Comme toujours, même si la cause est bonne, l’immixion des personnages politiques, plus ou moins connus pour leurs antécédents, dans un mouvement ne pousse guère à l’optimisme. D’ailleurs, à Analakely, les discours ont vite tourné en des diatribes contre le régime actuel, contre le PRM en premier lieu.
Les observateurs estiment que ces politiciens se trompent finalement d’adversaires et ont commis une faute en s’attaquant au régime, le seul à même de mener légalement des négociations pour la rétrocession des Îles éparses. D’autres pensent que ces mêmes politiciens ont voulu utiliser cette cause pour en faire un motif de déstabilisation du régime en ce moment où les députés sont en pleine session ordinaire. Ceci expliquant sans doute cela. De toutes les façons, ceux qui ont mené le mouvement de samedi dernier ne seront pas tentés de le rééditer. A moins de changer de stratégie…
