Que se passe t il ?
Que se passe-t-il ? Une des raisons de l’éviction de Kolo Roger du poste de Premier Ministre, à l’époque, était son incapacité à concrétiser le PND et son financement. Le gouvernement a changé. Un Général et un Rotarien, comme le Président de la République, ont été nommés. Il fallait davantage, disait-on, de détermination, de poigne. L’objectif était de rassurer les bailleurs de fonds, de susciter leur confiance. Bref, Béatrice Atallah, la femme qui forçait l’admiration de la Communauté internationale, a été nommée ministre des Affaires Etrangères dans cette optique.
Cette Communauté internationale n’a pas été long à réagir en termes d’accompagnement d’urgence, pour des pays comme le Mali, le Bénin, la Côte-d’Ivoire… des pays au sortir de grandes crises. Elle a organisé une conférence des bailleurs de fonds. Mais Madagascar, classée parmi les 3 pays les plus pauvres du monde, elle, est l’exception. Elle doit suivre la procédure. Et la réunion de Lima a été ramenée à une étape. Une nouvelle. En 2016, il y aura une autre étape et on nous promet, comme d’habitude, que ce sera la bonne.
A la bonne heure. A ce rythme limaçon, comment imaginer un développement rapide et durable ? 2018 est proche et on comprend le souci du régime en quête de développement. Donc, de résultats. Les analystes expliquent la réticence des bailleurs de fonds par le manque de confiance et le manque de visibilité. La motion de censure et la requête de déchéance n’avaient pas arrangé les choses au demeurant. Qu’elles aient échoué n’est pas la question, l’initiative en soi constitue une manœuvre de sape. Pis encore, les députés qui ont tenté de renverser le régime lui fait allégeance, maintenant. Tout au moins, jusqu’à preuve du contraire.
Le PND est un dossier non clos. Tout comme la situation au bord de la tragédie sociale dans le Sud. Famine, insécurité extrême… Le gouvernement est de nouveau interpellé par le quotidien des Malgaches. Le kere n’est pas un fait nouveau. Il est toujours là, dans le Sud. Tantôt grave, tantôt moins grave. Tout dépend de la volonté politique des dirigeants, des partenaires techniques et financiers, des Ong sur le terrain. Et des éternelles victimes également. Le sous-sol du Sud est riche. On ne comprend pas cette misère.
Comme si une campagne fallacieuse est montée pour pousser les populations à quitter les lieux et laisser la place libre à tout trafic héliporté et aérien, évitant tout contrôle des autorités…
