Question de discipline
Un haut cadre de la Jirama a partagé lors d’une discussion que si les responsables étrangers qui ont dirigé un certain temps la compagnie nationale étaient restés, la société ne sera pas dans l’état où elle est actuellement. Pour eux, tout se basait sur la discipline, a-t-il souligné, et les résultats à l’époque étaient palpables. Malheureusement, ils ont dû partir et le « naturel » était revenu au galop.
Il faut revenir aux premières heures de l’indépendance quand les grosses sociétés malgaches étaient tenues par des étrangers, notamment français. Elles étaient prospères et les produits malgaches pouvaient entrer en concurrence avec les autres. Une fois nationalisées, elles ont périclité et devenaient au fil des ans des charges pour l’Etat. Le népotisme et le copinage étaient légion. Plus une seule n’a survécu, au même titre que les éléphants blancs de la seconde République, devenus des gouffres financiers, semblables à la Jirama actuelle.
La peur du « vazaha » a ceci de bon : tout le monde se met en ordre et doit serrer les rangs. Gare aux tire-aux-flancs et aux adeptes de l’esprit « fonctionnaire », devenu un mode de travail une fois les vazaha partis. Faut-il s’étonner de l’état actuel du pays ? Des hauts fonctionnaires au balayeur, chacun fait ce qu’il veut. Personne n’a plus aucun esprit d’entreprise, plus de solidarité, plus d’échelle de valeurs, plus de conscience professionnelle, plus aucune responsabilité.
La compagnie Air Madagascar a trouvé son directeur général, un canadien spécialiste es redressement des compagnies aériennes en difficulté. Serait-il l’homme providentiel pour notre fleuron national ? Saura-t-il remettre de l’ordre dans une société où l’intérêt de l’Etat et de ses représentants passe avant tout ? Pourra-t-il instaurer un minimum de discipline, la seule alternative qui pourra remettre sur la bonne voie une compagnie à la dérive ? L’objectif est que la compagnie Air Madagascar puisse voler de ses propres ailes. Au vu de son CV, il est l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. Pourvu qu’on le laisse travailler.
