Une fois encore, des bombes lacrymogènes ont explosé lors d’une grève des étudiants hier. Les normaliens d’Ampefiloha revendiquent leurs droits d’être recrutés. Depuis 1972, les grèves estudiantines sont devenues monnaie courante. Chaque année apporte son lot de manifestations dans le milieu universitaire. Mais pourquoi donc? Le secteur de l’éducation serait-il le plus facile à manipuler ou serait-ce un manque de considération des dirigeants successifs? Tout le monde sait pourtant que sans une éducation digne de ce nom, aucun développement, sous quelques formes que ce soit, ne pourra jamais voir le jour. « … Education is the key …» chantait le chanteur de reggae sud-africain Lucky Dube dans son célèbre tube «Prisonner ».
Pour avoir une éducation « manara-penitra», en plus des infrastructures il faut également des éducateurs et enseignants bien formés. Mais là ou le bât blesse, c’est sur la politique de recrutement des enseignants dans le pays. Depuis l’ère Rajaonarimampianina, le gouvernement a priorisé le recrutement des enseignants FRAM, qui pour la plus part, n’ont pas les qualifications requises pour enseigner dans les CEG et les lycées. Alors que les sortants des écoles et institutions de formations spécialisés comme l’ENS ou les CRINFP sont, pour plusieurs d’entre eux, mis à l’écart.
Pourtant, l’ENS ne devrait-il pas jouir des mêmes prérogatives que les autres écoles spécialisées ou les grandes écoles comme l’INFA, l’ENAM ou l’ENMG? On ne verra jamais en effet des sortants de ces grandes écoles sans postes budgétaires. Il serait impossible de voir un administrateur civil au chômage et obligé de vendre des friperies dans les marchés de la capitale ou d’ouvrir une petit gargote de « mofogasy», alors que beaucoup de normaliens qui ont des diplômes allant de bacc+3 à+5 finissent par devenir des « agents de sécurités » ou « des marchands ambulants » faute d’embauche.
Ne serait-il pas temps de revoir la politique nationale de recrutement dans l’enseignement? Les législateurs devraient s’atteler à sortir ou à améliorer des textes régissant le recrutement dans l’administration publique. « The right man at the right place » c’est à dire « la bonne personne à la bonne place » dit un adage anglais. En effet, qui seraient les plus compétents pour instruire nos enfants que ceux qui ont été formés pour?…
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