Relations de dépendance
Les aides budgétaires s’annoncent. Mais elles tombent au compte-goutte. En théorie, on devait ramasser d’ici fin décembre 200 millions de dollars d’aide budgétaire. Jusqu’ici, on a l’impression que le régime tire la langue pour boucler chaque mois. Les recettes fiscales et douanières ne sont pas suffisantes. On enregistre d’énormes gap. Les directions fiscales du ministère des Finances et du Budget ont décidé de se mettre ensemble pour un meilleur recouvrement fiscal.
Cela dit, on s’interroge sur la sincérite de la Communauté Internationale. Après une crise majeure, on s’attendait à une reprise massive des aides financières, à une grande réunion d’urgence des bailleurs de fonds. 7 mois sont passés. Rien de vraiment substantiel. Hier, cette Communauté a exigé beaucoup de choses, aujourd’hui, c’est devenu une habitude.
La Communauté Internationale exige la finalisation du PND pour se positionner financièrement. Les analyses expliquent cette exigence par souci de bonne gestion, de transparence, après le laisser-aller de la transition. Sauf que, pour le moment, le mot « milliard de dollars » n’a pas encore eu droit de cité. Dieu seul sait combien de milliards de dollars on a besoin pour relancer le pays.
Il faut également se mettre en tête que la Communauté Internationale est composée de pays qui défendent chacun ses intérêts. Les déclarations officielles ne réflètent pas toujours la réalité et la rivalité. La RSA et les USA, on le sait, développent leur stratégie. La France ou l’Union Européenne ou encore l’Allemagne et la Chine sont dans le même cas.
Madagascar devrait développer une approche économique lui permettant de se défaire de la dépendance financière étrangère. Ce n’est pas possible avec le système administratif, financier et juridique actuel. Nous avons hérité d’une administration coloniale un système favorisant une économie extravertie. Une économie de traite.Toutes les structures perpétuent et renforcent ce système qui, de plus en plus, est en déphasage avec les enjeux. Les nouveaux dirigeants doivent avoir le courage politique de changer.
