Sans se voiler le visage
Il faut remarquer que le gouvernement, ces derniers temps, s’est évertué à trouver son chemin. C’est-à-dire chercher à tenir un langage commun dans le cadre d’une vision commune.
Depuis quelques semaines, en effet, on a vu Jean Ravelonarivo mobiliser les grands acteurs nationaux autour des valeurs, des idées, d’un mode de travail. Il a convoqué les staffs des ministères clés, de la JIRAMA, Air Madagascar, Douanes, Impôts, chefs de régions…
Reste à savoir les résultats. Car il ne suffit pas de réunir pour réunir, de changer des hommes pour changer… Mais d’avoir des résultats au bout. Mais il y a résultats et résultats. Jusqu’ici, les impacts sur le vécu quotidien des gens ne sont pas encore tangibles. Bien au contraire, se créent ici et là des foyers de tension et de contestation.
Cette contestation vient du sein de l’administration : foncier, greffe, Trésor public… On peut prendre un raccourci et identifier derrière ces revendications et mouvements, l’Opposition. Et quand on dit Opposition, on pense tout de suite à l’Alliance d’Ambodivona.
Mais tout cela est logique. Il est logique que l’Opposition récupère tous les mécontentements. C’est son rôle, car elle veut prendre (reprendre) le pouvoir et tout faire pour, d’abord, le fragiliser.
Le malaise social va doucement prendre de l’ampleur avec l’inflation généralisée. Surchauffe de prix partout. Et quand l’augmentation touche les PPN, nous atteignons une première cote d’alerte.
Le régime de Rajaonarimampianina est soumis à plusieurs pressions. Même internationales. La Communauté internationale désire que les dispositions de la feuille de route soient respectées et terminées. Bref, le régime actuel doit respecter ses engagements : indemnisation des victimes de la crise, réconciliation, fonds de solidarité sociale, réhabilitation des ex exilés politiques…
Dans tous les cas, dans cette optique, l’affaire « Goldblatt » constitue une matière à réflexion. les analystes ne croient pas qu’un diplomate d’un pays, comme la France s’amuserait à rendre publics des propos personnels. Il a parlé non officiellement, mais il reste un Ambassadeur plénipotentiaire. Cela dit tout. Et les propos tenus dans les salons internationaux ne sont pas toujours envers des actions du régime. Les discours officiels parlent de bonnes relations avec les bailleurs de fonds. Mais ce n’est pas gagné. Pas du tout.
