S’attendre à pire
La réponse du PM à la question d’un journaliste sur la loi de finances recticative a étonné plus d’un. « Quand passera-t-elle à l’Assemblée nationale ? » Réponse : « arrêtez de me poser cette question. Il n’y aura pas de Loi de Finances rectificative ».
Chaque année, une session spéciale est convoquée pour, justement, adopter cette loi. Pourquoi cette année ci, elle n’aura pas lieu ? La réponse est tombée hier : les recettes douanières et fiscales ont été moindres par rapport aux prévisions, ainsi, l’Etat doit revoir son budget à la baisse, contrairement aux années précédentes.
Dans tous les ministères, des projets sont suspendus, faute de crédits, et n’attendent plus que l’adoption de cette LFR pour leur reprise. Elle n’aura donc pas lieu et les condamne, du moins pour cette année-ci.
D’une part, l’absence d’une LFR signifie que le gouvernement ne peut plus subvenir à ses besoins et court le risque d’une faillite si une solution n’est pas trouvée. D’autre part, les bailleurs de fonds, au vu de cette situation, doivent intervenir pour sauver ce qui peut encore l’être. Mais en tout cas, l’Etat doit diminuer ses dépenses, et trouver de l’argent là où il se trouve.
Sous la seconde République, l’Etat recourait à ses habituelles vaches à lait, certaines société d’Etat, pour combler le gap et faire tourner la machine administrative. Le cas est différent actuellement puisque ces mêmes sociétés d’Etat ont des problèmes financiers, pour n’en citer que la Jirama ou Air Madagascar.
Pour les citoyens, cela signifie qu’ils tomberont encore plus bas qu’ils ne le sont actuellement, et, plus particulièrement, les fonctionnaires et les retraités, si la situation dégénère, courent le risque de ne plus être payés convenablement. Nous n’y sommes pas encore, mais l’on peut envisager le pire.
