Tout le monde s’y met
L’affaire des 30 000 rondins de bois de rose saisis en mars 2014 à Singapour continue de faire des vagues. L’opinion attend la vérité et rien que la vérité sur cette affaire qui monte en épingle depuis que la Communauté internationale et le CITES exercent une pression énorme.
Le gouvernement est, à l’évidence, sous pression. Mais on sait que l’Exécutif n’a pas d’autre choix que de faire la lumière sur une affaire qui, semble-t-il, impliquerait de nombreuses personnalités et opérateurs économiques.
L’AVG avait dénoncé les pratiques douteuses en haut lieu lors d’une conférence-débat publique qui avait tourné autour de la lutte contre le trafic de bois précieux. Cette opération ne concerne plus que Madagascar en tant qu’Etat souverain. Elle dépasse nos frontières et la Communauté Internationale dont les Etats-Unis est partie prenante. Autrement dit, tout est maintenant surveillé. Tout mouvement de bateau et toute transaction sont tracés et traçables. Il en est de même des mouvements bancaires. Sauf peut-être dans quelques rares pays paradis fiscal.
On parle de lutte contre le trafic de bois de rose. Mais il est peut-être temps de parler de promotion de la filière bois de rose. Une promotion qui commence par la protection et la préservation. Ce bois met une cinquantaine d’années (soit une génération) avant d’être adulte. Donc, il faut en planter. Il faut reboiser nos forêts de ce bois précieux.
Quid, ensuite, de la normalisation de la vente de ce bois ? L’Etat doit élaborer une politique cohérente et rentable pour le pays. Pour les Malgaches. C’est en 2009 que le mot bois de rose est devenu célèbre. Mais on sait que son exploitation remontait des années plus loin. Il y eut, pendant ces années, d’énormes manques à gagner pour le pays. C’est ce qui se passe pour les autres filières juteuses, comme l’or, les pierres précieuses. L’AVG dénonce, des associations d’exploitants miniers dénoncent, la société civile dénonce, le BIANCO et le SAMIFIN dénoncent, la Communauté internationale dénonce, même l’Etat dénonce. Et fait qui frise le ridicule, des opérateurs, que l’on sait, pas propres du tout, eux aussi, dénoncent… Bref, tout le monde s’y met. Mais quant à sévir réellement et fermement, pour casser le réseau, jusqu’ici, on… renonce.
