Tout se ramène à l’éducation
Madagascar est classée parmi les cinq pays les plus pauvres du monde. C’est devenu une platitude. A la limite, le contraire aurait été étonnant même, car on nous le crache à l’oreille à chaque fois. Les bailleurs de fonds nous le disent chaque année. Et même, aussi peu diplomatique que cela puisse être, un discours de vœux devient une leçon de gouvernance. On était pauvre dans les années 80, on était encore pauvre dans les années 90, on était toujours pauvre dans les années 2000 et maintenant, on reste pauvre. Comme si cette misère, pire qu’une sangsue, nous suce, nous colle à la peau telle une malédiction ou un sort jeté par on ne sait quel marabout.
Mais ce n’est pas sorcier d’en deviner la cause. C’est les hommes. C’est l’Homme social malgache qui a perdu trop de repères depuis 1972. Voire, plus loin. Peut-on sortir de ce cercle infernal ? Comment le briser ? La première chose à faire, pour chaque Malgache, est de refuser d’être pauvre. Ensuite, de croire en sa valeur et en ses capacités. Enfin, de passer de la situation de consommateur maudit en producteur béni. Madagascar est pauvre car elle est peuplée, d’une grande majorité, de personnes qui sont pauvres. Mais pour sortir de cette pauvreté, il n’y pas trente-six mille solutions. Il faut s’enrichir. En finir avec la pauvre mentalité, les pauvres comportements qui détruisent la dignité, comme la corruption, la malhonnêteté, l’amour de l’argent facile, le laxisme, la mentalité de survie, le « Tia kely ». La responsabilité des dirigeants est évidente. Mais celle des administrés l’est également.
Tout cela se ramène à l’aspect fondamental. C’est-à-dire la mentalité de tout un chacun. Un développement se fait avec des hommes et des femmes qui veulent se développer. Et pour avoir cette mentalité. Il faut l’inculquer. Et il faut une bonne culture. Car elle est ce qui reste, lorsqu’on a tout oublié. En un mot, la base fondamentale, la clé du développement, c’est l’éducation. Il n’y aura plus (ou du moins, soyons réaliste, cela va diminuer grandement) de corruption, petite ou grande, de détournement de deniers publics, de vols, de viols, de transhumance politique, d’évasion fiscale, de malpropreté, d’ordures jetées ici et là, si tout le monde reçoit une bonne éducation. Il n’est de richesse de qu’hommes. Et d’hommes bien éduqués.
