Un deuil national
31 morts dans une embuscade tendue par des Dahalo dans le sud de l’île. Malheureusement, à cause de l’éloignement, et même si plusieurs journaux en ont fait leur Une, l’émotion n’a pas été aussi grande que lors de l’accident qui a fait 6 morts dont 5 enfants, le 29 avril 2016 à Mahitsy.
Et pourtant, dans cette embuscade, 10 enfants ont perdu la vie. Et jamais, aucune attaque de Dahalo n’a fait autant de victimes civiles innocentes, voyageant en taxi-brousse de surcroît. Les réactions tant du côté de l’Etat que de la part de la population ne sont pas à la mesure de la tragédie qu’ont vécue les survivants et que vivent encore leurs proches.
Elle met en avant le fait que dans cette partie de l’île, la mort est devenue banale. On la côtoie chaque jour et chacun attend presque avec indifférence le moment où elle surviendra. Et c’est cette même indifférence que se partagent les Malgaches, devant l’insécurité grandissante que personne ne semble pouvoir arrêter. La compassion nous a quittés, le partage de la douleur n’est plus que façade et la vie humaine n’a plus cette valeur que nos aïeux vénéraient. La mort est devenue individuelle si avant toute la société en portait la douleur.
Sinon, pourquoi ce silence ? Cette tragédie devrait nous faire réagir puisqu’elle a touché nos compatriotes. La vie n’a pas de prix. Rien ne peut la remplacer, ni combler le vide qu’elle a laissé, sauf l’amour, elle-même non quantifiable. L’on ne peut que donner raison à ceux qui ont demandé un deuil national en hommage à ces gens qui ont laissé des parents, des frères, des sœurs, des maris, des femmes ou des enfants dans la tourmente.
