Un pays de contradictions
Le Japon fut parmi les pays à se manifester après l’appel lancé par le Premier Ministre pour aider les victimes du cyclone Chedza et de la famine dans le Sud. C’est une bonne chose. Et d’autres pays amis vont aussi apporter leur soutien.
Une image de la contradiction que vit le pays depuis presque 60 ans. Nous sommes indépendants politiquement, souverain. Mais sur le plan de l’économie, nous dépendons de l’extérieur. Le secteur bancaire, le secteur de la télécommunication, le secteur industriel, le secteur commercial, les secteur des BTP sont majoritairement contrôlés par les firmes étrangères. Sinon d’investisseurs qui ont la nationalité malgache et française dans la plupart des cas.
Autre image de cette contradiction, les fortes potentialités naturelles du pays. La Grande Ile est riche mais sa population est pauvre. Nous avons une population constituée de 85% de pauvres et de 15% de riches. Et 80% de ces riches sont des nouveaux riches qui se sont constitués une fortune pendant la crise.
Même le climat s’y met. Alors que des inondations frappent un peu partout à cause de la pluie due et aux cyclones et à la saison cyclonique elle-même, nous avons une sécheresse dans quelques localités du Sud de Madagascar. Cette sécheresse provoque une famine, du moins une grave carence alimentaire touchant des milliers de famille.
Cela fait des années que cette image nous colle à la peau. Les belles 4 x 4 qui sillonnent la Grande Ile ne justifient en rien le mauvais état des axes routiers. Pire, on a le même scénario chaque année : mêmes sinistrés, mêmes appels à la solidarité internationale, mêmes pauvres et même riches, mêmes crédos et promesses politiques… Même rengaine.
