Un retour de manivelle
Peut-on parler d’un éventuel retour de manivelle? Oui. La deuxième tentative des députés de frapper au cœur l’Executif a échoué. Ils ont voulu s’offrir la tête du président de la République. Cela a échoué. Ils ont tenté de renverser le gouvernement. Ils ont échoué de peu. Il leur restait 6 députés pour avoir les 101 requises pour qu’une motion de censure passe. Mais c’était prévisible car cette assemblée est imprévisible justement. Ils étaient 114 à avoir signé la motion pour qu’elle fût enrôlée dans l’ordre du jour. 9 députés avaient fait faux bond. A la limite, cela pourrait être une manœuvre justement pour discréditer les députés pro dechéance. Après tout, nous sommes en politique. Le ministre de la Communication a tenu après le vote un discours de fraternité et d’apaisement.
Mais la suite c’est quoi ? Cette Assemblée est frondeuse. Comment Jean Ravelonarivo et son équipe vont-ils s’y prendre pour passer les projets de loi. Le plus important, c’est celle qui régit le bois de rose. Des analystes subodoraient même que tous ces mouvements ont une toile de fond : tout pour empêcher que cette loi ne voie le jour.
Le président peut toujours recourir à l’ordonnance en cas de blocage. Mais où est la stabilité ? La motion de censure est une reponse à la main tendue du président de la République. Le Chef de l’Etat va –t-il encore jouer les grands cœurs en essayant de trouver un modus avec cette Assemblée qui, dans sa majorité, rejette l’Executif ? Le bureau permanent de l’AN est devenu le bastion de l’Opposition institutionnelle. Comment Hery Rajaonaimampianiné va- t-il gérer Jean Max et consorts ?
La session ordinaire s’est achevée de manière peu ordinaire. Les députés attendent une session extraordinaire. Certainement celle qui remettra sur le tapis la loi sur le bois de rose. Cela promet de nouvelles joutes. Ajoutons à titre de post scriptum de cette session ordinaire, la levée de l’immunité parlementaire de la députée Lanto Rakotomanga. Affaire non close et à suivre.
