Un voyage sans retour
Voici exactement une semaine que 6 enfants de l’école « La Pépite d’or » à Ambodivonkely ont effectué un voyage sans retour, périssant dans un accident de taxibe au niveau de Mahitsy, sur la RN4, lors d’une excursion. Un drame tout à fait évitable sans l’irresponsabilité et l’inconscience du chauffeur, ivre au moment des faits.
Le gouvernement, notamment le ministère des Transports, a pris des mesures qu’il veut dissuasives mais qui ne satisfont ni les proches des victimes, ni les usagers, ni les coopératives concernées. Pour ces dernières, elles les estiment trop lourdes car seuls les fautifs, selon eux, doivent être punis. Les usagers des lignes concernées sont également de cet avis parce qu’ils éprouvent toutes les peines du monde à vaquer à leur occupation quotidienne. Sans transport en commun à Antananarivo, tout s’arrête.
La situation actuelle montre en tout cas les défaillances à tous les niveaux : l’Etat ne dispose pas de politique pérenne en matière de transport en commun, les transporteurs, bien qu’ils soient des professionnels, méconnaissent le rudiment même de leurs activités et les usagers, trop occupés et submergés par les difficultés de la vie, n’ont plus le recul nécessaire pour comprendre enfin que les mesures ont été prises pour leur bien.
La corruption en tout cas fait bien son œuvre dans ce domaine des transports quand des véhicules bons pour la casse, ailleurs, circulent encore car leurs propriétaires ont soudoyé les agents du contrôle technique et les agents chargés de la circulation sensés les verbaliser ou les saisir ferment les yeux car une petite somme d’argent leur a été refilée lors de leur contrôle.
Les victimes sont les usagers eux-mêmes, car faute de mieux, elles sont obligées de monter à bord de ces véhicules, de véritables cerceuils ambulants. Elles ne savent pas qu’elles peuvent effectuer demain un voyage… sans retour.
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