Une bien mauvaise pratique politique
Ethique politique. C’est le débat qu’il faut soulever. Oui, il y a lieu d’en parler compte tenu des récents événements et des anciens avènements. Et des… futurs événements car la vie nationale suit son cours, bon gré mal gré.
Un des maux qui briment la pratique politique à Madagascar est sans conteste l’absence d’éthique politique. Les politiciens ne sont pas, majoritairement, fidèles à la ligne politique à laquelle ils avaient adhérée. Ils agissent en faveur des opportunités de… place et suivant le vent qui souffle. Réalisme, non. Opportunisme, oui. Mais opportunisme dans le mauvais sens, car ici, tout s’articule autour du mot intérêt, Intérêt de sa personne. Intérêt de sa personne et de sa famille.
Généralement, on fait de la politique pour avoir le pouvoir et lorsqu’on a le pouvoir, on a le pouvoir de s’enrichir… Derrière chaque grande manœuvre politique, on a toujours des soupçons de pots-de-vin, de motivation pécunière. Un député, par exemple, se fait élu sous une casquette A, il va voter ensuite sous la casquette B pour, enfin, tenter de renverser le patron de la casquette C afin de faire plaisir au patron de la casquette A… Bref, l’important est qu’on casque pour lui.
Seule, une législation rigoureuse et claire peut venir à bout de ce genre de pratique. Pire, c’est un jeu dont les règles sont tacitement accéptées par les politiciens, à quelques rares exceptions. Comme qui dirait : en politique, il n’y a pas d’inimité éternelle, mais d’intérêt permanent.
On ne comprend, d’ailleurs, toujours pas, pourquoi il existe 200 partis politiques à Madagascar. Pourquoi 200 et non 200 000 ? L’histoire politique nous a montré qu’il n’y a au maximum que 5 grands courants politiques. Le problème est que Madagascar bat le record du monde de l’exception. Dans tous les domaines, nous sommes uniques. Une transition unique, une Assemblée nationale unique, une Constitution unique, un conglommérat unique de partis politiques, une pratique politique unique. Une pauvreté unique, qui n’existe nulle part ailleurs…
Peut-être qu’il y a lieu de créer une école des politiciens. Première lecon : comment être un politicien sobre. C’est-à-dire capable de tenir une promesse.
