Une crise déclarée
Nous sommes dans l’attente de la nomination du Premier ministre. Le ton commence à monter. Le torchon brûle entre Ambatobe et Iavoloha. Hery Rajaonarimampianina est décidé à ne pas se laisser faire. Il est le Président élu au suffrage universel. C’est lui qui nomme le Premier ministre. Il nommera un Premier ministre qu’il estime capable d’exécuter efficacement son programme de gouvernement. Andry Rajoelina, fondateur du MAPAR, lui, s’en tient stricto sensu à l’article 54. Fort de la décision de la HCC, il affirme que le MAPAR est le parti majoritaire et c’est au MAPAR de présenter le Premier ministre (sous-entendu sa personne). A sa guise.
Crise non déclarée ? Apparemment, oui. Le HVM et le MAPAR ont négocié hier pour arriver à un accord sur un nom. En vain. Sinon comment expliquer la sortie médiatique d’Andry Rajoelina qui, devenu un simple citoyen, commence à s’habituer aux aléas du « comment faire » lorsque vous n’avez plus les « prérogatives de puissance publique ». Il a usé de la langue de bois pour attaquer de front le Président de la République et le HVM qu’il accuse de trahison.
La décision de la HCC parle du parti majoritaire selon les résultats des législatives, publiés par la CES. Elle n’a pas cité expressément le MAPAR. Des députés sont actuellement décidés de former une majorité parlementaire proche du Président de la République. Cette majorité compte présenter aussi un Premier ministre au Président de la République.
Nous sommes aux premières loges d’un opéra intitulé : «cacophonie démocratique ». C’est burlesque, mais c’est intéressant car elle nous permet de démystifier les acteurs politiques. L’Assemblée nationale actuelle n’est pas rassurante en termes de qualité. Les débats et les votes durant la mise en place du bureau permanent et des diverses commissions n’étaient pas sincères. Ils ne traduisent pas le rapport de forces réel. C’est une équation à 26 inconnus.
