L’introduction au parlement au mois de juillet dernier d’une proposition de loi visant à réformer certaines dispositions de la lutte anti-corruption, 24 heures avant la clôture de la session ordinaire du parlement, demeure suspecte. Cette initiative devient source de tension entre le système anti-corruption (SAC) et une poignée de députés proches du régime. Par presse interposée, le clash est palpable.
Il s’avère incompréhensible que l’ordonnance de recouvrement des avoirs illicites, prise par le président de la République et louée par l’ensemble de la Communauté internationale, se retrouve remise en cause par une proposition de loi avancée par un seul député… 4 mois plus tard. Une proposition de loi qui soustrait au PAC la saisie conservatoire des avoirs illicites – produits de la corruption ou de blanchiment de capitaux- et ne lui autorise plus de se charger des dossiers de crimes économiques. Et que conclure de cette proposition de loi validée par le Conseil de gouvernement en l’espace de 24 heures ?
Le système anti-corruption, réunissant le Comité pour la Sauvegarde de l’Intégrité (CSI), le service des renseignements financiers (SAMIFIN), le Bureau indépendant anti-corruption (BIANCO) et le pôle anti corruption (PAC) ne baisse pas les bras devant ce qui est qualifié par des observateurs nationaux et internationaux de « menace réelle sur le processus anti-corruption ». Les dirigeants de ces structures, rattachées pour la plupart à la Présidence, ont ouvertement exprimé leur inquiétude via des interventions médiatiques.
La question, sans réponse pour le moment, reste toujours d’actualité: à qui profite cette loi qui a été proposée par un unique député, et qui a donc peur du PAC ?
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