Une question de choix
« Choisir de ne pas choisir, c’est déjà choisir ». Cette locution de Jean Paul Sartre, est d’actualité. Avoir le choix, c’est pouvoir accepter ou refuser une proposition ou choisir de ne pas avoir à faire ce choix. En démocratie, ce choix se reflète par l’abstention lors d’une élection. Il peut signifier le rejet du candidat élu qui a donc été choisi par la majorité des électeurs ou l’acceptation du résultat, quel qu’il soit. Autrement dit, l’abstentionniste a fait le choix de laisser les autres choisir à sa place.
La question du choix du futur Premier ministre a défrayé la chronique ces derniers temps. Les députés du MAPAR ont déjà choisi le leur, mais leur choix n’était pas celui du Président de la République. Celui-ci veut proposer le sien ou, plutôt, il voudrait choisir parmi un panel de premiers ministrables qui proviendrait des députés « majoritaires ». Les députés, comme le Président de la République, engagent ici leur responsabilité quant à celui qu’ils ont choisi. Car le futur Premier ministre sera, en quelque sorte, le garant de l’avenir de notre Nation.
Le nombre important des députés indépendants au sein de l’Assemblée nationale a marqué également la nouvelle législature. Ce qui signifie que bon nombre d’électeurs malgaches les ont choisis pour les représenter au sein de cette auguste assemblée. Ils sont indépendants parce qu’ils ont fait le choix de ne pas dépendre des tendances politiques actuelles, plus communément appelées « mouvances ». Ils se sont présentés, animés de leur seule bonne foi de défendre leur circonscription sans aucune autre pression politique que celle de leurs électeurs. C’est leur choix. Toutefois, la Constitution leur a enlevé des prérogatives qu’elle a accordées à leurs homologues. Pour éviter, dit-on, une majorité à géométrie variable qui a provoqué, il y a 20 ans, la chute du président Albert Zafy, victime de la trahison de ses partisans qui ont choisi d’intégrer l’opposition. Entre la fidélité et le parjure, les députés UNDD et Hery Velona, majoritaires à l’AN, ont choisi le second.
La liberté nous est chère. Et c’est cette liberté qui nous confère le libre choix. La plupart du temps, nous la refusons. Nous nous permettons la liberté de choisir de ne pas choisir. Nous avons eu la liberté de choisir nos représentants (à l’AN)… alors, laissons aux autres (à l’autre) la liberté de choisir « celui » avec qui il(s) veut(lent) collaborer. Il(s) engage(ent) sa (leur) responsabilité : l’histoire sera seul juge, s’il s’agit du bon ou du mauvais choix…
