Une question de pouvoirs
Les concepts d’alternance démocratique, de pouvoir régalien, de pouvoir discrétionnaire, sont inconnus de la plupart des Malgaches, notamment des politiciens. Voire, des techniciens.
Lorsqu’un régime change, lorsqu’un gouvernement est mis en place, lorsqu’un ministre est remplacé… Il est d’usage qu’on utilise ces règles. L’alternance est une obligation. Elle est synonyme de changement, de nouvelle donne. Et cela suppose de nouvelles têtes. La validation des nominations appartient au Chef de l’Etat par son pouvoir régalien.
Il peut le déléguer au Premier Ministre, qu’il a nommé aussi en vertu de ce pouvoir. Cela ne doit souffrir d’aucune contestation. C’est une pratique républicaine.
Au ministère des Finances et du Budget, les deux ministres qui ont succédé à Hery Rajaonarimampianina étaient de la maison. Pendant 7 ans, il y eut une sorte de stabilité. Avec l’arrivée de Gervais Rakotoarimanana, qui n’est pas de la maison, il est logique de s’attendre à des remplacements. Orlando Robimanana, ancien DGT, l’a appris à ses dépens. Mais il devrait se douter que le poste de Directeur Général du Trésor n’est pas uniquement technique. Il est inévitablement politique. Lorsqu’une décision administrative du Président de la République, prise en Conseil des ministres, est contestée et mise sur la place publique, les choses sont graves. Car, c’est le sérieux de la République qui est remis en cause.
C’est pour cela qu’aux États-Unis, par exemple, le Gouverneur de la réserve fédérale ou le Directeur Général du Trésor, entre autres, dans leur nomination, devrait préalablement avoir la validation des Chambres des sénateurs et des députés.
La bienséance républicaine devait être, cependant, une règle d’or en offrant immédiatement une porte de sortie plus qu’honorable aux grands fonctionnaires remplacés. C’est humain et jamais avilissant. A moins d’une faute grave commise.
