Une seule sortie de crise…
La création d’une nouvelle assemblée Le mal est fait. Quelle que soit l’issue du débat, la déchéance a été votée publiquement. Cette information a été relayée par tous les médias de la place. L’opinion retiendra cette information. Le mal est fait…
Nous sommes dans une crise institutionnelle grave, elle aurait été évitée si la réconciliation nationale et une nouvelle constitution avaient été de mise avant la tenue des élections présidentielles et législatives. Par ailleurs, ce fut une erreur d’avoir organisé presqu’au même moment les présidentielles et les législatives. Il avait fallu attendre de savoir le résultat des élections présidentielles justement pour pouvoir dégager une vraie majorité claire et nette et non à géométrie variable à l’Assemblée Nationale, terrain de transhumance politique par excellence, comme c’est le cas en ce moment. Et bonjour les dégâts ! La Communauté internationale, d’ailleurs, n’a plus qu’a s’en prendre à elle-même maintenant. Eh oui, c’est elle qui, à l’époque pour terminer une crise qui s’enlisait, avait exigé et monté en coulisses ce scénario. Madagascar, figure d’école…
C’est qui le Patron ?
Nous entrons dans une période de surenchère politique énorme. La boite à Pandore est ouverte. Le Président a le choix entre le laisser faire, laisser passer et la solution rapide : dissoudre l’Assemblée Nationale. Ce sera la réponse du berger à la bergère. Histoire de montrer c’est qui le patron. Une grande partie de l’opinion attend une telle mesure de fermeté pour défendre et prévenir la république des visées politiques malsaines. Le Président de la République dispose de 90 jours pour organiser de nouvelles élections législatives. Il faut de l’argent. Aie ! Il faut donc avoir la bénédiction des bailleurs de fonds. En tout cas, on sait que de nombreux partis (même le Mapar) ne diraient pas non à des législatives anticipées.
Le Président pourra laisser pourrir la situation et attendre le verdict de la HCC qui va certainement débouter les députés de leur action. Juste pour vice de forme. Dans le scrutin de ce genre, en effet, il faut au préalable relever les noms des présents (votants). Ce ne fut pas le cas lors du vote, a-t- on rapporté.
Cela dit, imaginons que les députés perdent leur procés. Ils vont trouver autre chose car à partir du moment où depuis cette motion de déchéance, il n’y pas officiellement plus de confiance entre l’Assemblée Nationale et la Présidence. Les hostilités sont ouvertes, le langage tenu par le Chef de l’Etat est ferme et menaçant. Il ne s’en ira pas. Une enquête pour corruption est envisagée à l’Assemblée nationale. C’est un secret de polichinelle, ici l’argent sale, blanchi ou sans odeur fait le bonheur.
La dernière solution est la… réconciliation. A coups de dialogue, d’explication, d’assurance et de 4 x 4… Mais ne rêvons pas, la classe politique actuelle est polluée, viciée, hypocrite et corrompue, à part quelques exceptions. Cette solution a très peu de chances d’aboutir.
Un gouvernement devenu fusible
Les députés peuvent, en attendant, provoquer une autre séance. Cette fois ci consacrée au vote de défiance contre le Gouvernement. Une bataille moins facile car les ministres sont issus des partis et associations membres de l’Assemblée nationale. Mais Jean Ravelonarivo et son équipe risquent d’en faire les frais comme une sorte de retour de manivelle.
La Communauté Internationale, elle, défend bec et ongles la stabilité politique, avec leur langage diplomatique dont chaque mot est à décrypter. Certes, pas de retour en arrière mais également pas de fuite en avant. Elle doit comprendre que la stabilité n’aura pas lieu avec une Assemblée aussi frondeuse et versatile et qui s’est opposée officiellement et en masse au Président en exercice. Si ce n’est pas de l’instabilité… Le point de non retour est atteint. On est engagé dans un sens unique de sortie de… crise. : la naissance d’une nouvelle Chambre basse. Du reste, cela correspond non pas seulement aux résolutions des assises nationales. Mais peut être à celle d’une grande partie de l’opinion lassée de se faire représenter ( il y a fort heureusement encore des bons députés) par des députés « avantages » ici et des « députés 4x 4 » là…
