Une page politique est en train de se fermer actuellement et un autre est sur le point de s’ouvrir. Les nouveaux sénateurs élus du scrutin du 11 décembre dernier vont entrer en fonction ce 19 janvier. Avec un scrutin sans incident majeur, les nouveaux élus vont ainsi prendre le relais et confirmer le changement du paysage politique du pays avec une Chambre haute monochrome entièrement acquise à la majorité au pouvoir. Ce qui n’est pas du goût de l’opposition. Le Mapar et le MMM sont politiquement alliés. Le TIM de Marc Ravalomanana et le HVM de Hery Rajaonarimampianina sont poussés vers la sortie du terrain politique.
En fait, la crise de 2009 n’est pas terminée. Le « ni… ni » fut une solution ponctuelle de sortie de crise, soutenu par une Communauté Internationale lassée par des enchères qui n’en finissaient plus. Il a fallu que les deux principaux antagonistes soient départagés en 2018 pour trouver la solution. C’était un moindre mal, un arrangement approuvé par tous les acteurs qui avaient accepté le verdict des urnes lors de la présidentielle où le président sortant était délaissé par ses électeurs.
Deux années plus tard, la tension d’une crise politique est toujours latente. Elle est masquée par une certaine hypocrisie drapée de démocratie et de tolérance. Rajoelina, élu président de la République appelle Hery Rajaonarimampianinana et Marc Ravalomanana à œuvrer davantage au développement plutôt que de jouer à une politique politicienne. Le président de la République joue son rôle de président de tous les malgaches en misant sur le développement du pays. Ses messages adressés à l’opposition et à l’Eglise Chrétienne sont vêtus d’un appel à la solidarité au profit d’un peuple souffrant de la crise sanitaire transformée en crise socio-économique.
Mais l’on sent arriver une zone de turbulence que chaque camp surveille avec attention. Des tentatives de rassemblement ici et là, des revendications et contestations dans certains secteurs, une flambée des prix des PPN, une hausse inédite du chômage, des problèmes d’énergie et de distribution d’eau, des trafics scandaleux… Sans compter, le kere dans le sud et la recrudescence du coronavirus !
Les opposants sont devenus très virulents ces derniers jours sur les réseaux sociaux et dans les médias. Et on notera une manœuvre des tenants du pouvoir à tenter de neutraliser tout ce qui est susceptible de provoquer des troubles.
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