Premiers ministrables : Les trois noms
Ici, « pas encore le moment », là, « au moment opportun »… Les médias ont interprété et lu, à leur convenance, la réponse du Chef de l’Etat sur le remaniement gouvernemental. Il ne s’engage pas publiquement tout autant qu’il ne ferme pas la porte publiquement. Bref, qui ne dément rien… facile de deviner la suite.
Du côté du HVM, on pense qu’une retouche est logique au sortir de ces trois grandes élections : communales, municipales et sénatoriales. Un nouvel échiquier politique se met en place avec de nouveaux rapports de force. La retouche ne devrait pas concerner uniquement le Gouvernement car elle s’impose, suivant un processus hermaphrodite, d’elle-même dans certains cas.
Le PRM a présenté un bilan diversement commenté. Plat et sans relief pour les opposants. Un bilan qui a du jus et qui engage l’espoir et de nouveaux efforts malgré les mauvaises circonstances exogènes. Dans tous les cas, le PRM tente de responsabiliser tout un chacun dans leurs domaines respectifs pour entamer sa troisième année.
Fin de stage. Ministres évalués. Ou poussés presque à la sortie s’ils se savent au bout de leurs limites. Ou s’ils ne marquent pas plus volontairement leur adhésion à la vision présidentielle, syndrome Taubira, tiens !… Le Sénat des « 21 nommés» pourrait servir de matelas de sécurité. Mais le débat semble aller plus loin que le remaniement.
Le changement de Premier Ministre est devenu un sujet non tabou. Non pas que le PM Jean Ravelonarivo ne soit pas bon ou compétent. Mais parce que le contexte exigerait et dessinerait un autre profil de Premier Ministre. Les apparitions publiques du tandem Rajaonarimampianina/ Ravelonarivo ont été assez fréquentes depuis janvier. La dernière remonte le jour où le PM a remis la stratégie RSS, élaborée avec l’UA et la SADC, au PRM au Palais d’Iavoloha… Donc, apparemment, les choses se passent plutôt bien entre ces deux rotariens d’un même club et toujours dans la même équipe, jusqu’à preuve du contraire.
Mais les on-dit ont la vie dure. Les propos du doyen du corps diplomatique lors de la cérémonie de vœux restent gravés à l’esprit des analystes. L’Ambassadeur du Maroc s’est lancé dans une envolée lyrique, vantant les vertus et le travail excellent de… Mme Béatrice Atallah, ministre des Affaires Etrangères. Devant tout le gotha et en direct svp, n’en jetez plus votre excellence, tenue pour être le porte-parole du corps diplomatique. Comme caution et CV de futur PM, on n’en fait pas mieux.
La concernée reste sereine et humble. En réponse aux journalistes, elle ne se prêterait pas de telle intention. N’empêche, elle est l’élue des diplomates et d’une frange de la classe politique. Bref, une concurrente sérieuse pour le Général. D’autres noms sont avancés. Un officier. Un opérateur économique connu, en la personne d’Eric Rajaonary. Quant aux membres du MAPAR, ils persistent et signent : le poste de Premier Ministre doit revenir au MAPAR.
Tout cela n’est que conjecture. Le processus de désignation de PM est encore long. Il faut la démission, le PM se dit prêt à plier bagages si on le lui demandait ou le limogeage pour faute grave avérée, objectivement, on ne voit aucune faute commise. Mais ce qui est certain, c’est qu’il existe à l’Assemblée nationale, des députés qui réclament le départ du PM actuel. Et c’est le groupe majoritaire à l’Assemblée qui présente le Premier Ministre, que doit nommer le Président de la République. Pour ce faire, il faut une session extraordinaire. Autrement, pour le changement de gouvernement, ce n’est peut-être pas demain la veille. Sauf, urgence ou péril en la demeure.
A.R
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