Le secteur privé contribue énormément dans le développement économique du pays, il est donc primordial pour les deux candidats finalistes dans la course à la magistrature suprême de le conquérir.
Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina ont été conviés par le Groupement des Entreprises de Madagascar à la rencontre «plateforme du secteur privé» qui s’est tenue hier au Carlton Anosy. Une occasion pour ces deux candidats qualifiés pour le second tour des présidentielles de présenter leur programme et la politique qu’ils entendent mettre en œuvre pour répondre aux préoccupations du secteur privé notamment l’insécurité, le climat des affaires, l’industrie, les mines, les bâtiments et travaux publics, le développement rural….
Marc Ravalomanana, candidat n°25 se dit contre l’exportation de bois de rose, les gabegies et les trafics en tout genre. La transparence est de mise, avance-t-il. Il a par ailleurs énuméré des projets comme la mise en place de fonds de financement, l’organisation de conférence avec les partenaires techniques et financiers pour accélérer les décaissements, la création de centre de développement régional, l’organisation de road-show, la mise en place de centres de formation pour les agriculteurs. S’exprimant sur les lois de finances, il estime que la procédure devrait rendre obligatoire la consultation avec le secteur privé et la société civile.
La stabilité constitue une condition sine qua non pour améliorer le climat des affaires, précise-t-il. Pour protéger les industries locales, la lutte contre les importations frauduleuses doit être renforcée. Face aux problèmes énergétiques, les petits barrages hydrauliques sont réalisables, selon ses dires. «Je ne vais pas privatiser la Jirama», a-t-il poursuivi.
Question politique, il s’est dit favorable à un changement de la Constitution du pays. «Ce n’est pas de bouger qui est essentiel, mais de savoir où nous allons».
L’intervention du candidat n°13 Andry Rajoelina a commencé avec du retard, un retard dû aux embouteillages infernales auxquels il a du faire face. Dans un souci de désengorgement, il importe, selon ses dires, de créer une nouvelle ville, cela figure d’ailleurs dans son projet avec une nouvelle ville baptisée «Tanamasoandro». Il soutient que les visions doivent se transformer en actions.
On ne peut développer un pays sans sécurité, poursuit-il. Il s’agit aussi bien de sécurité des investissements que de sécurité judiciaire et juridique mais aussi des biens et des personnes. Chaque année, plus de 70.000 têtes de zébus sont volés, d’où l’importance des fameuses puces électroniques. Des forces d’intervention spéciales seront par ailleurs mises en place dans chaque district. Un système de prévention fiable ainsi que des polices de proximité doivent également être mis en place pour renforcer la lutte contre l’insécurité.
Le candidat Andry Rajoelina a également mis en exergue la nécessité d’une bonne gouvernance et de la restauration de l’Etat de droit. La Cour des Comptes a fait état de 1.000 milliards Ar de marchés douteux, a-t-il indiqué dans son intervention en mettant l’accent sur la nécessité d’assainir le système de passation de marché en rendant plus transparente la gestion des affaires publiques. Force est de constater, selon ses dires, que des conseillers ou proches du pouvoir profitent de l’argent public pour leur intérêt personnel. En ce qui concerne les trafics, il faut mettre en place un système de contrôle et de suivi des ressources naturelles. Officiellement, Madagascar exporte 2,8 tonnes d’or par an contre 25 tonnes pour la Côte d’Ivoire alors que la grande île peut produire le double du volume de production de la Côte d’Ivoire.
Les mêmes questions ont été posées par la plateforme du secteur privé au grand oral des deux candidats. A chacun sa manière de répondre et ses solutions avancées, avec comme point commun la volonté de faire développer le pays. En tout cas, avec l’ouverture de la campagne électorale, Marc Ravalomanana et Andry Nirina Rajoelina pourront davantage étayer leur vision et convaincre les électeurs.
Claudia R.
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