Et c’est reparti pour une autre hausse du prix à la pompe. Les hausses de prix, et ce dans presque tous les secteurs, lors de ces dernières années sont devenues des habitudes pour les Malgaches. Personne ne s’étonne plus, cela fait partie du quotidien.
Quatre mille deux cents Ar.! C’est désormais le prix à payer pour se procurer un litre de super carburant. Les prix à la pompe ont été révisés dans la nuit du 03 décembre dernier. Une hausse de 50 Ar par litre a été appliquée pour tous les produits pétroliers. Les prix passent ainsi de 4.150 Ar à 4.200 Ar pour le super carburant, 3.500 à 3.550 Ar pour le gasoil et 2.580 à 2.630 Ar pour le pétrole lampant. Une telle hausse pour ce mois de décembre était prévisible. Avant cette hausse, l’écart entre le prix de référence et le prix calculé était de près de 900 Ar et le passif envers les pétroliers avoisinait les 228 milliards d’Ariary.
Tel que nous l’avons déjà indiqué dans nos colonnes, l’étude sur la structure de prix réalisée en 2017 ayant suscité des divergences, il a été décidé qu’une nouvelle étude sera menée, de commun accord entre l’Etat et les compagnies pétrolières. Le Groupement Pétrolier de Madagascar (GPM) et l’Office Malgache des Hydrocarbures (OMH) ont lancé une consultation ouverte pour une étude prospective indépendante et objective relative à la mise en place d’une structure de prix des carburants à Madagascar. Le ministre Lantoniaina Rasoloelison estime que les résultats de cette étude seront connus vers fin mars 2019.
Anticipant probablement la hausse du prix à la pompe, depuis quinze jours, les taxi-be de la ligne 119 ont fait savoir aux usagers par le biais des affichages dans les véhicules que le tarif sera de 500 Ar à compter du vendredi 07 décembre prochain. Ils vont ainsi s’aligner au prix du ticket d’autres coopératives de transport en commun.
Marc Gérard, représentant résident du Fonds Monétaire International estime qu’il est important de revenir à la vérité des prix quitte à mettre en place des mesures de subventions ciblées pour protéger les secteurs les plus vulnérables comme les transporteurs publics ou les ménages pauvres. Selon ses dires, les discussions en cours pour mettre en place une structure des prix permettront de réaliser ces équilibres. L’idée est d’identifier les coûts réels et se mettre d’accord sur un niveau de marge. «Il faudrait que ce soit une structure des prix qui permette à la fois aux distributeurs de faire un profit raisonnable, pas un profit excessif mais qui permette de couvrir leurs dépenses et d’investir et qui permettent également à l’Etat de cesser de subventionner ce secteur». Les discussions se font entre l’administration et les compagnies pétrolières. Le rôle des institutions internationales comme le FMI est de suivre ces discussions, souhaitant voir baisser l’engagement de l’Etat. Le passif accumulé à l’égard des distributeurs devra être payé tôt ou tard et d’une manière ou d’une autre par le contribuable. C’est un obstacle dans la voie du développement économique du pays. Il faut adopter une structure de prix juste et qui permette un approvisionnement et une couverture sur l’ensemble du territoire.
Claudia R.
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