Les villageois riverains du projet d’extraction minière de Base Toliara, de Ranobe, s’opposent fermement à la réalisation des travaux. Ils dénoncent particulièrement les impacts négatifs environnementaux, dus aux effets de la radioactivité.
Cela fait presque 6 ans que des communautés locales s’opposent au projet d’extraction minière de Base Toliara à Ranobe. «Les anciens dirigeants du pays ont fait la sourde oreille face à nos cris de détresse. Nous lançons actuellement un appel aux nouveaux dirigeants du pays en espérant qu’ils nous écouteront et que des mesures soient prises», a précisé hier le président de la communauté des pêcheurs. Une forte délégation de ceux qui se disent victimes, se trouve actuellement dans la capitale dans le but d’interpeller le pouvoir actuel. Ils se sont entretenus avec la presse hier, au CLT de Tsiadana. Certains d’entre eux vont jusqu’à espérer une résiliation du contrat avec Base Toliara.
Ils ont clamé haut et fort hier qu’ils ne souhaitent pas quitter leur terre qui constitue leur source de revenu. Parmi ces terrains, il y a ceux qui sont sacrés et qui renferment des sépultures ou autres. Par ailleurs, ils s’opposent au projet de construction du port minier à Andaboy. Selon leurs dires, Andaboy et les activités de pêche et d’agriculture qui y sont pratiquées font vivre jusqu’à 8000 personnes. Les impacts environnementaux du projet ont également été dénoncés. La communauté environnante craint par ailleurs les effets nocifs de la radioactivité, générés par les activités de Base Toliara.
Tel que nous l’avions rapporté dans nos colonnes, plus de 1500 emplois seront générés par le projet d’extraction minière de Base Toliara durant la phase de construction. Tel qu’il a été communiqué au mois de décembre dernier, Base Toliara finalise l’étude de faisabilité du projet tout en dialoguant continuellement avec les communautés locales pour expliquer les opportunités créées par un tel projet. Les démarches pour l’autorisation des autorisations administratives avancent et l’équipe espère pouvoir commencer la construction vers la fin de l’année 2019.
Le chanteur activiste Théo Rakotovao, originaire des lieux et non moins président de l’Association Mazoto soutient les communautés qui se disent victimes. Selon ses dires, il ne peut y avoir de développement économique sans développement humain en soutenant que les paysans ne doivent pas être expulsés de leurs terres. Par ailleurs, le peuple Mikea dont la forêt se situe entre Morombe et Toliara, est menacé par l’exploitation minière. Il a également touché un mot sur la mort des baobabs, en précisant qu’il y a anguille sous roche… La version de Base Toliara ainsi que la réaction des nouveaux dirigeants sont attendues.
C.R
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