Nombreuses sont les qualités de Faneva Raharimanantsoa, la gagnante du concours international de “fundraising”, mais ce qui retiennent les pensées du monde entier c’est qu’elle est une Malgache.
Une rayonnante jeune femme malgache remporte un concours international de «fundraising» ou recherche de financement. Elle est Manager du Programme Go Teach pour l’Océan Indien et les pays de l’Afrique francophone ; coordinatrice nationale de la Plateforme Youth Can et aussi Directrice Générale de la Coopérative Miralenta pour ne citer que cela. Il s’agit de Faneva Raharimanantsoa. La gagnante du concours a accordé une interview à la rédaction. Les détails.
Ma-LAZA : Vous avez remporté le concours international de «fundraising» ou recherche de financement organisé par Tony Elischer Foundation. De quoi s’agit-il exactement ?
Faneva Raharimanantsoa : Le concours organisé par Tony Elischer Foundation est un concours destiné aux jeunes ayant des expériences et des résultats satisfaisants en termes de recherche de financement. Environ 1.000 jeunes dans le monde ont participé au concours. Il y avait 5 étapes différentes pour sélectionner le meilleur fundraiser. C’est moi qui ai remporté ce prix.
Ma-LAZA : Quel projet avez-vous soumis dans le cadre de ce concours ?
Faneva Raharimanantsoa : J’ai soumis un projet portant sur la création de la première coopérative sociale à Madagascar. Ayant des années d’expérience dans le domaine social, j’ai constaté qu’il n’y avait pas trop de concordance ou de collaboration entre les associations à Madagascar alors qu’elles ont les capacités et peuvent aller loin. L’idée m’est alors venue de créer cette première coopérative sociale qui regroupe des ONG ou des associations œuvrant dans l’éducation de base, l’éducation inclusive, l’éducation et l’employabilité des jeunes ainsi que le renforcement des capacités des femmes. C’est ainsi que nous avons obtenu l’appui de Tony Elischer Foundation pour concrétiser le projet. La coopérative a été créée officiellement. Dénommée «Miralenta», elle regroupe actuel- lement 15 membres implantés à Antananarivo mais s’étendra plus tard aux associations et ONG à travers le pays.
L’objectif de la coopérative Miralenta est d’organiser des formations, des ateliers et des conférences nationaux et internationaux, d’assurer le renforcement des capacités des membres par des partages d’expérience par exemple et bien évidemment de rechercher des financements pour les membres de l’association.
Ma-LAZA : Pourquoi cette dénomination «Miralenta» ?
Faneva Raharimanantsoa : Miralenta est un mot malgache qui signifie équité. Pour nous il ne devrait pas y avoir de différence entre hommes et femmes, enfants, jeunes et adultes et entre petites, moyennes ou grandes associations. Tout le monde devrait avoir leur quote-part dans le développement de Madagascar et devrait avoir la chance d’être soutenu par des appuis techniques, logistiques et appui financiers
Ma-LAZA : Le concours était destiné aux jeunes ayant de l’expérience. Pouvez-vous nous retracer brièvement votre parcours ?
Faneva Raharimanantsoa : Auparavant j’ai travaillé au sein d’une agence de communication en tant que chef de projet d’évènementiel ou encore agence de communication travaillant avec les Nations-Unies. J’ai ensuite travaillé pour SOS Village d’Enfants pendant 8 ans. J’étais la première responsable de la communication, du parrainage et de la recherche de financement. J’y ai créé le programme social intitulé «Go Teach» qui promeut l’éducation et l’employabilité des jeunes en partenariat avec DHL. C’est Madagascar qui l’a initié et maintenant ce programme Go Teach de DHL en partenariat avec SOS Village d’Enfants est appliqué dans plus de 37 pays dans le monde.
MaLAZA : En tant que «best fundraiser» de ce concours organisé par Tony Elisher Fundation, quels conseils auriez-vous à donner à ceux qui sont à la recherche de financement ?
Faneva Raharimanantsoa : Le premier conseil que je pourrai donner et c’est ausi un principe pour ceux qui sont des commerciaux, c’est d’aimer ce que l’on fait, bien maîtriser ce qu’on vend pour convaincre facilement les autres à nous soutenir. Si nous ne maîtrisons pas les détails de notre projet c’est normal si les gens ne comprennent pas et ne sont pas partants pour les appuyer. Le deuxième conseil que je peux donner c’est d’entretenir un partenariat avec des bailleurs. Pour moi un partenariat c’est comme un mariage, ce n’est pas juste des bailleurs qui donnent de l’argent, derrière il y a quelque chose qui renforce le lien entre le partenaire financier et l’association. Soigner cette relation est primordiale. Et puis bien évidemment être honnête, transparent, cela constitue les exigences des bailleurs.
MaLAZA : Quel serait alors votre mot de la fin ?
Faneva Raharimanantsoa : Tout est possible. C’est prouvé que les Malgaches peuvent aller très loin. Il faut y croire, ne pas s’arrêter mais continuer à avancer pour chercher l’excellence. C’est ce qu’il faut : avoir l’esprit d’excellence.
Propos recueillis par Claudia R.
Imprimer
