Réconciliation nationale : “Il faut inclure tous les candidats de l’élection présidentielle”
Le Dr Jean Louis Robinson, finaliste aux Présidentielles de décembre 2013, a son mot à dire quant à l’évolution de la situation qui prévaut dans le pays. Le président du parti AVANA estime que le processus de réconciliation nationale est voué à l’échec. Pour y remédier, il préconise la solidarité nationale. Interview.
Ma-LAZA : Le pays s’engage dans le processus de réconciliation nationale depuis l’accession du Président de la République Hery Rajaonarimampianina au pouvoir. Quel regard portez-vous sur ce processus en cours ?
Dr Jean Louis Robinson : Le processus de réconciliation nationale, conduit par le FFKM, peine à avancer. On peut même dire que cette démarche, adoptée par les chefs d’église est vouée à l’échec… Dès sa conception, la réconciliation nationale est mort-née… Depuis le début du processus, le FFKM aurait dû faire intervenir d’autres partis, notamment ceux ayant participé aux Présidentielles, puisqu’on avait tenu des élections nationales. Au premier tour de ces élections, le candidat Hery Rajaonarimampianina n’avait obtenu que 15% des voix, 85% ont été remportées par les autres candidats. A mon avis, l’actuel Président de la République aurait dû se tourner davantage vers les participants aux élections présidentielles. Le terme « réconciliation nationale » n’est pas bien choisi. Personnellement, je pense qu’il faut plutôt parler de « solidarité nationale ».
Ma-LAZA : Comment faire pour concrétiser une solidarité nationale ?
Dr Jean Louis Robinson : La solidarité nationale commence dès que vous sortez de chez vous ! Chacun de nous doit faire partie de cette solidarité nationale. Chacun de nous se doit d’aider les pauvres. La crise est là. Celle-ci devient de plus en plus suffocante pour le peuple malgache. Pour sortir de cette impasse, nous tous devrions être solidaires. La solidarité nationale doit commencer par aider le plus pauvre que soi. Il faudra inclure la solidarité nationale dans le Programme National de Développement. Ou encore, cela peut aussi commencer par une leçon de morale et d’éthique qui me semble disparaître…
Ma-LAZA : Officiellement, nous tiendrons les Communales ce 31 juillet prochain. Où en est le parti AVANA dans cette course à la mairie ?
Dr Jean Louis Robinson : Je confirme que le parti AVANA participera aux Communales et Municipales quelle que soit la date à laquelle elles se tiendront. Cette fois-ci, nous ne ferons pas cavalier seul, nous avons conclu une convention avec les partis et groupement en tête des présidentielles et législatives, rassemblés aujourd’hui au sein de l’Alliance Républicaine de Madagascar (ARMADA). Le AVANA s’allie avec le MMM, l’association Hiaraka Isika, le Parti Vert Hasin’i Madagasikara, le groupement MAPAR aux prochaines élections. ARMADA présentera des candidats dans les 1 693 communes. Pour nous assurer de la victoire, nous avons adopté une stratégie électorale dans la sélection et la mise en place des candidats dans toutes les circonscriptions électorales. Cette stratégie consiste à prioriser les partis qui sont arrivés en tête aux présidentielles et législatives, dans certains régions et districts.
Ma-LAZA : Vous aviez été soutenu par la mouvance Ravalomanana aux Présidentielles de 2013. Cette fois-ci, vous choisissez un nouveau camp, cela veut-il dire que vos relations avec Marc Ravalomanana sont rompues ?
Dr Jean Louis Robinson : Non, pas du tout. J’entretiens toujours de bonnes relations avec l’ancien président de la République Marc Ravalomanana. Nous avons, chacun, notre parti politique. Et chacun adopte sa propre stratégie politique.
Recueillis par Vola Ravoavy
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