Réconciliation nationale : Les provinces contre l’impunité des anciens Chefs d’Etat
« Pas de place à l’impunité ». C’est en ces termes que deux anciens Chefs de région et à la fois victimes des événements de 2002 se sont prononcés dans une intervention télévisée, la fin de la semaine dernière. Le chemin vers la réconciliation demande vérité et reconnaissance des faits en priorité.
Belone Namany, ancien chef de Région de l’Atsimo Atsinanana et Noël Jean Christophe Rasoloniaina, ancien chef de Région Boeny ont, tous deux, révélé ce qu’ils avaient enduré lors de la crise 2002. S’ils avaient relaté ces faits, c’est qu’ils se souciaient de l’avenir du pays, notamment de la bonne marche du processus de réconciliation nationale en cours.
Belone Namany, officier supérieur retraité de l’Armée Malagasy, a rappelé les agissements des « Zanadambo » de l’époque qui avaient attaqué le palais du gouverneur d’Andohanatady, Fianarantsoa. « Nous avons été jugés et encouru des peines d’emprisonnement pour avoir protégé la légalité ». Il a indiqué que ses hommes avaient été lapidés durant cette occasion.
Un point partagé par Noël Jean Christophe Rasoloniaina qui, lui aussi, avait témoigné de son cas à Mahajanga où il avait été, par la suite, incarcéré à Tsiafahy. « Plusieurs quartiers de la ville de Mahajanga avaient été mis en quarantaine, des habitants de ce quartier avaient été menacés avec des porte-chars ».
« L’histoire ne doit plus se répéter, il faut maintenant avancer ». En revanche, ils ont précisé que la réconciliation nationale devra résider dans le traitement équitable de chaque région de Madagascar. L’équité dans les investissements en infrastructures, à l’éducation, à la santé et au développement économique, entre autres.
La réparation des victimes conformément aux us et coutumes de chaque région a été suggérée par ces deux anciens chefs de région. « Ceux qui ont commis des meurtres et des sévices doivent se repentir dans les lieux des faits et auprès des victimes», a fait savoir Namany Belone. De même, il a demandé à ce que ces actes ne restent pas impunis si l’on souhaite asseoir un État de droit.
Pour sa part, Noël Jean Christophe Rasoloniaina a rappelé que cette impunité doit se traduire par l’inéligibilité à tout mandat public des anciens hauts responsables de l’État ayant commis des actes criminels dans le pays.
Marc A.
