Sursaut, opération chirurgicale…autant de métaphores utilisées par le nouveau PCA de la Jirama pour faire part du plan d’action envisagé en vue de redresser cette société. La feuille de route a été présentée samedi dernier à des acteurs du secteur énergétique, membres du secteur privé, société civile, association de consommateurs…
La performance financière de la Jirama s’est dégradée depuis 10ans et s’est aggravée ces cinq dernières années. En effet, si les recettes se situent entre 600 à 700 milliards d’Ariary, les charges atteignent 1200 milliards d’Ar, selon les précisions apportées samedi dernier au DLC Anosy par Soloniaina Andriamanampisoa Rasamoelina, Président du Conseil d’Administration (PCA) de la Jirama. Un accent particulier sera mis sur les dépenses. Les actions à entreprendre entre 2019 et 2020 s’articuleront notamment autour de la réforme de la gouvernance, l’amélioration de la performance opérationnelle et l’apurement de la dette de la Jirama. A l’issue de ce redressement, la société d’Etat se focalisera sur l’investissement et l’amélioration de la qualité de service offerte à ses abonnés.
Un sursaut sera ainsi réalisé à l’interne pour instaurer une gouvernance proactive. Un comité d’investissement ainsi qu’un comité juridique et gestion des actifs – passifs seront mis en place. Ce dernier sera chargé de donner des directives en cas de contentieux entre la Jirama et ses partenaires et clients, suivre la négociation des divers contrats avec les fournisseurs de la Jirama d’une part et l’apurement des passifs et l’encaissement des actifs circulants de la Jirama d’autre part.
Par ailleurs, des actions permettront d’économiser 366,3 milliards d’ariary. Pour réduire les dépenses, il importe de maitriser les approvisionnements en carburant. De l’avis du PCA de la Jirama, l’importation directe de carburant éviterait de passer par des intermédiaires. Un autre défi est celui d’améliorer la performance opérationnelle de la Jirama. Cela passe par la réduction des pertes techniques, la lutte contre les pertes non techniques, l’optimisation de la production dans les centres isolés ainsi que l’optimisation des achats de carburant et enfin l’augmentation du taux d’encaissement. L’on apprend que les compteurs au niveau de l’administration publique seront également changés prochainement en compteurs prépayés. La réduction des coûts d’exploitation ainsi que la révision des contrats de location des groupes par la rénovation des groupes électrogènes moins consommateurs en carburant (-245g/KW) est toute aussi importante.
Pour que la Jirama puisse augmenter ses revenus, des activités connexes sont prévues comme la commercialisation des accessoires liés à l’eau et à l’électricité nécessaires à la vie quotidienne des abonnés à travers le projet «Jirama Shop» ou d’autres projets comme «Jirama Ingenierie» ou «Jirama Partners».
Tarif
Une amélioration des revenus tarifaires est prévue. L’optimisation des tarifs ne signifie pas une augmentation de tarif pour tous, selon les précisions de ce responsable. Le défi est de doubler le nombre d’abonnés. A noter cependant que des demandes sont toujours en instance, plus de 7000 pour l’eau et environ 1000 pour l’électricité. Le PCA de la Jirama se veut rassurant en indiquant que le projet Pagose permettra d’accélérer cela. Force est de constater qu’en Afrique, Madagascar a le plus cher tarif de connexion, de raccordement au réseau de la Jirama (400 USD contre 150 à 200 USD dans d’autres pays). Pour ce qui est des branchements d’eau, les demandes actuellement traitées sont celles de 2018. 3000 à 4000 compteurs devraient arriver d’ici la fin de l’année. Les problématiques de l’approvisionnement en eau ainsi que les mesures d’atténuation apportées ont également été évoquées. Nous en reparlerons.
C.R
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