Le redressement du tourisme requiert un plan d’action clair, ainsi que des synergies des pouvoirs publics, du secteur privé et de la communauté internationale. La feuille de route élaborée par le ministère du tourisme ainsi que le plan stratégique de la Confédération du tourisme pour relancer le secteur ont été consolidés et présentés à la presse hier, à Ivandry.
Afin de donner un élan à la relance du tourisme, une feuille de route reposant sur 7 axes stratégiques a été présentée hier par Joël Randriamandranto, ministre du tourisme, lors d’une conférence de presse au Novotel d’Ivandry.
Avant la crise, le secteur représentait 44.000 emplois directs et 1.500.000 emplois dans la chaîne de valeur, selon les statistiques du CTM. Après 19 mois de fermeture des frontières et d’inactivité, 84% des employés sont au chômage technique, 20% ont été licenciés et 46,35% des entreprises de tourisme ont fermé. Les manques à gagner sont estimés à 2.182.665.711.680 MGA (hors compagnies aériennes, aéroports, prestataires et transporteurs terrestres).
La feuille de route pour la relance comprend la stimulation de l’investissement afin d’accroître l’attractivité de Madagascar en tant que destination d’investissements. Il est tout aussi nécessaire de promouvoir la destination et de faire connaître ses attraits. La relance ne peut se faire sans le renforcement de capacité des acteurs du tourisme et l’amélioration de la bonne gouvernance du secteur tourisme. L’intégration des technologies digitales dans l’ensemble des secteurs d’activité revêt, par ailleurs, une importance majeure et permettra d’optimiser la qualité et l’efficacité des services.
La feuille de route inclut également le développement des partenariats et la mobilisation des ressources d’une part, ainsi que le développement du secteur tourisme par une approche gouvernementale intégrée, d’autre part. Une telle approche, d’après Aina Raveloson, présidente de la CTM, « permettra de répondre aux besoins de l’industrie touristique ». Elle comprend, entre autres, la poursuite et le renforcement des dialogues publics-privés (DPP) sectoriels, ou encore l’élaboration d’un nouveau code du tourisme. Cette loi qui régit le secteur n’a fait l’objet d’aucune révision depuis 1995. Le projet de loi actuellement en cours de finalisation prévoit la mise en place d’un haut conseil stratégique du tourisme qui réunira les différents ministres concernés.
Les études mondiales montrent que la reprise normale des flux touristiques ne se fera pas avant 2023, voire, 2024. « Nous faisons tout pour accélérer la reprise. Comme les tendances de voyage ont évolué, Madagascar doit évoluer et s’adapter », a ajouté la présidente de la CTM. Elle n’a pas manqué de souligner que la relance démarre avec des entreprises touristiques endettées et une fuite de compétences. «A défaut de subventions directes, la question fondamentale d’aujourd’hui pour les opérateurs est de pouvoir être allégée des dettes fiscales tel qu’il a été négocié depuis quelques mois dans le cadre de la loi de finances initiale 2022 », a-t-elle conclu.
Claudia R.
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