Le comité monétaire de la Banky Foiben’i Madagasikara BFM se réunit deux fois par ans dans le cadre de la revue semestrielle de la politique monétaire. Lors d’une rencontre avec la presse, un tour d’horizon a été fait sur la conjoncture économique et les décisions prises par ce comité , dans un contexte économique qui n’a pas été épargné par les impacts négatifs de la pandémie du coronavirus.
Au vu du contexte pandémique et de ses impacts sur les échanges et le tourisme, des opérateurs craignent une pénurie de devises, mais il n’en est rien. «Les réserves officielles de changes de la Banky Foiben’i Madagasikara BFM ont atteint l’équivalent de six mois d’importations à fin septembre 2020, un niveau jamais atteint. Ces réserves se situent aux environs de deux milliards USD. L’an dernier à la même période, elles équivalaient à 4,2 mois d’importation» a annoncé hier Henri Rabarijohn, gouverneur de la Banky Foiben’i Madagasikara. Il a insisté sur le fait qu’il n’y a aucune pénurie de devise étrangère à craindre et que l’inflation est maîtrisée. «Les activités ont ralenti du fait de la crise sanitaire certes, mais la hausse des prix a été contenue» s’est-il exprimé devant la presse à Antaninarenina.
La dépréciation de l’Ariary par rapport à l’Euro suscite également des réactions de toute part. Hier, l’Euro s’échangeait à 4.558,78 Ariary et l’USD à 3900,63 Ariary selon le cours de référence du marché interbancaire de devises publié par la BFM. «La dépréciation de l’Ariary a été amplifiée par le fait que le taux entre l’Euro et le Dollar s’est également dégradé (l’USD s’est déprécié de 5,5% par rapport à l’Euro)» a expliqué le gouverneur. La monnaie nationale malgache n’a pas été la seule à avoir été impactée, mais également toutes les différentes monnaies sous le régime de change flottant. En moyenne mensuelle, depuis décembre 2019 à octobre 2020 la dépréciation de l’Ariary par rapport au dollar est de 8,3%. Pour Maurice, la dépréciation de la roupie par rapport à cette monnaie de référence est de 9,1%. Le rand sud-africain s’est déprécié de 16% et la roupie seychelloise de 34%. «L’Ariary se maintient ainsi dans la bonne fourchette de dépréciation, inévitable vu le contexte international» a enchaîné Henri Rabarijohn.
Politique monétaire
De décisions ont été prises par le comité monétaire sur le niveau global des réserves obligatoires. Si un coefficient unique de 13% était appliqué auparavant sur les dépôts en devises et les dépôts en Ariary, la réserve obligatoire est désormais différenciée. Le coefficient des réserves obligatoires sur les dépôts en Ariary est ramené à 11%, s’il a été révisé à 24% pour les dépôts en devises. « Cela permettra de raffermir la monnaie nationale » soutient le gouverneur.
Par ailleurs, le comité monétaire entend poursuivre les mesures prises par la BFM depuis le début de l’année en réponse à la pandémie de Covid-19. «Le taux des facilités de dépôt est maintenu à 0,90% et celui des facilités de prêt marginal à 5,30% ». Le taux des refinancements exceptionnels à moyen terme pour les banques, destinés exclusivement à l’appui des micros, petites et moyennes entreprises de 4,97% et celui pour soutenir les activités des institutions de microfinance de 2,50% sont également maintenus. «Un refinancement exceptionnel au taux de 4,97% vient d’être mis en place à la Banque Centrale pour les banques qui financent les activités aurifères » a également annoncé Henri Rabarijohn. Il a rappelé l’importance de la constitution d’une réserve d’or, de la formalisation du secteur aurifère et du respect du rapatriement des devises pour soutenir l’Ariary. D’autres instruments sont également en vue et seront annoncés prochainement.
Le comité monétaire suit attentivement l’évolution de la situation économique et se tient prêt à apporter à tout moment les ajustements nécessaires.
Claudia R.
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