Une armée et quelle armée ?
L’armée est chouchoutée. Elle l’a toujours été depuis les temps immémoriaux. Bon n’exagérons pas. Mais cela reste une évidence, elle a été dorlotée, épargnée, portée aux nues en sorte qu’elle est devenue incontournable. Plus incontournable que les politiciens. En fait, la haie d’honneur est tacitement pour elle. Et les gradés pour les postes de commandement ne manquent pas. Bien au contraire, on a l’embarras du choix.
Chaque Président avait son army fan club comme on dit. On avait cru que les RESEP de Didier Ratsiraka étaient indéboulonnables. Faux. Les Ravalomanana Guards se sont imposés tout de suite après. Puis, il y eut la transition de Rajoelina avec sa garde prétorienne. Mais, avec la Transition, elle a dû baisser les armes et rentrer dans les rangs. Hery Rajaonarimampianina l’a aussitôt remplacée.
Quand l’Armée va, tout va ? A la décharge du régime, l’insécurité qui sévit, notamment dans le Sud, explique pourquoi l’Armée est un acteur majeur du développement puisqu’il faut à tout prix rétablir la sécurité. Pour le moment, la situation est grave dans le Sud (et ailleurs) et il faut que l’Armée intervienne d’urgence.
Mais il faut également neutraliser toute tentative d’utiliser l’Armée à des fins politiques. L’histoire de la transition était jalonnée de coups d’Etat : vraie, fausse… La Transition a commencé par un coup d’Etat. La Communauté internationale ne l’a jamais admise et Andry Rajoelina en avait fait les frais. Il n’a pas pu se présenter aux élections présidentielles…
Maintenant, on parle de retour de la discipline dans les casernes. Il est temps. Car par les temps qui courent, si l’Armée n’existait pas, la politique l’aurait inventée…
