Revue de la performance du portefeuille : La BAD accorde une note de 3/4 à Madagascar
La revue de la performance du portefeuille des opérations de la Banque Africaine de Développement est un instrument qui permet chaque année au gouvernement et à la Banque d’évaluer, de manière objective, l’efficacité de la gestion du portefeuille au cours des 12 premiers mois. Le Représentant de la BAD n’a pas mâché ses mots hier au cours de l’atelier de validation de ladite revue au titre de l’année 2015.
La performance du portefeuille affiche une note de 3 sur 4, selon les précisions d’Abdelkrim Bendjebbour, Représentant Résident de la BAD à Madagascar au cours de l’atelier de validation de la revue de la performance du portefeuille des opérations de la Banque Africaine de Développement, qui s’est tenu hier à l’immeuble Plan d’Anosy. Bien que les résultats soient globalement satisfaisants, des critiques ont été formulées par le Représentant Résident, des critiques qui se veulent toutefois constructives.
Retard paiement RPI
«Des retards importants continuent d’être enregistrés dans le paiement de la RPI au profit des contractants engagés sur l’ensemble de nos projets», a-t-il précisé dans son allocution. Il s’agit du paiement de la contrepartie en monnaie locale que le gouvernement s’est engagé à payer. Le gouvernement paie, mais avec un retard. Ce retard a un coût, lequel engendre des distorsions au niveau des différents partenaires engagés dans le projet. La BAD va jusqu’à parler de situation incontrôlable vis-à-vis de leur opérateur de terrain. C’est encore plus gênant, selon ses dires, en ce moment précis où cette institution, soucieuse de la situation budgétaire difficile de Madagascar, est en train de tout mettre en œuvre pour renforcer son engagement au pays et son appui inconditionnel au développement.
La BAD a reçu des promesses des autorités du pays pour qu’un rattrapage de cette situation inconfortable soit opéré. Elle avait cru bien faire en acceptant lors des négociations, et à la demande du gouvernement, le principe de l’ouverture de compte spéciaux logés au Trésor. Force est, cependant, de constater que l’utilisation de ce mécanisme est plus un élément de blocage que de visibilité et de bon suivi des dépenses publiques, comme certains le prétendaient.
Chèques… sans provision?
Abdelkrim Bendjebbour a noté que les chèques successifs signés par les organes d’exécution s’apparentent vulgairement à des chèques sans provision. Pour y pallier, la fermeture du compte au niveau du Trésor et la réouverture de nouveaux comptes au niveau des banques commerciales sont préconisées.
La plupart du temps, des analyses et des offres fantaisistes réalisées par des experts donnent lieu à des notes non cohérentes et disparates données par les évaluateurs et sont pourtant utilisées pour proposer «sans fondement et scrupuleusement» des adjudicataires provisoires, a révélé le représentant de la BAD. L’atelier d’hier a permis de lancer un appel aux différents acteurs concernés à se conformer aux règles et aux normes. L’objectif est, en quelque sorte, de corriger les erreurs pour éviter qu’elles n’entravent les relations entre la BAD et Madagascar. C’est une occasion de se projeter vers l’avenir, les recommandations permettant de renforcer l’efficacité de gestion des projets financés par la Banque à Madagascar dans le futur. La BAD va défendre des projets au sein du Conseil d’Administration dans les jours qui viennent notamment le projet de création d’entreprise rurale pour un montant de 30 millions d’unités de compte et un troisième appui budgétaire pour Madagascar.
C.R
