Depuis quelques années, l’on parle de «smack track» (la piste de la poudre) ou «route de la drogue», une nouvelle voie pour acheminer de la drogue, une alternative à la traditionnelle route de l’opium qui emprunte l’Asie Centrale et les Balkans. Il semble que Madagascar soit devenue un itinéraire des narcotrafiquants.
Les abords de Nosy-Be constituent une zone rouge de transit de drogue dure. Les environs d’Ambilobe, Ambanja et Sainte-Marie sont aussi sujets à de tels transits, de source auprès du Centre de Fusion des Informations maritimes (CFIM), dirigé par Jean Edmond Randriamanantena.
De la marchandise prohibée comme de l’héroïne arrive généralement vers Nosy-be, en provenance de l’Afghanistan, du Moyen-Orient. Tout un réseau est impliqué. Madagascar n’est qu’un lieu de passage et non la destination finale. L’on estime à 200.000 Ar environ le gramme de ces substances.
Ces drogues dures sortent du territoire malagasy soit par voie aérienne pour être acheminée aux Seychelles, à Maurice et éventuellement, à La Réunion ou par voie maritime, à l’aide des voiliers ou des navires de plaisance. Des transits à l’intérieur du territoire ont parfois lieu. Depuis Nosy-Be, la marchandise arrive par exemple à Toamasina où les trafiquants entrent en contact avec des membres de l’équipage.
La cocaïne provient généralement de l’Amérique Latine et est souvent dissimulée dans des conteneurs de PPN ou autres. En 2016, un bateau de commerce a quitté le Brésil avec différentes marchandises à bord dont des produits de première nécessité. Une société d’import-export a importé du sucre et il s’est avéré que 280 kg de cocaïne ont été dissimulés dans l’un des conteneurs. Le bateau en question a été intercepté au Portugal et n’a donc pas pu parvenir jusqu’à Madagascar.
Systèmes d’Identification Automatique
Comme la plupart du temps, ce sont les voiliers et les navires de plaisance qui sont utilisés pour le transit, leur détection difficile. Un projet pilote portant mise en place des Systèmes d’Identification Automatique (SIA) sur des navires non-conventionnels de commerce et de pêche de petite et de moyenne tailles a été initié l’an dernier. L’objectif général est de permettre aux propriétaires et aux administrations étatiques œuvrant dans le secteur de la sécurité et la sûreté maritime de suivre en temps réel les mouvements et les activités des navires à partir d’une plateforme de suivi satellitaire et d’application téléphonique.
Le Système d’Identification Automatique permet non seulement d’œuvrer plus efficacement en matière de sauvetage en mer, mais surtout de lutter contre les trafics par voie maritime. Les différentes entités concernées sont appelées à conjuguer leurs efforts pour lutter contre le trafic de drogue. Comme nous l’avons déjà indiqué dans nos colonnes, la douane va mettre un place une division cynophile La collaboration des personnes de bonne volonté qui détiennent des renseignements quelconques est aussi requise pour endiguer ce fléau.
C.R
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