Salim Ismael, PDG du groupe Socota : “700.000 emplois par an, c’est possible”
La création d’emplois constitue une voie qui mène au bout du tunnel pour mettre fin à la pauvreté. C’est d’ailleurs l’un des défis du pouvoir actuel, mentionné dans le programme de mise en œuvre de la Politique Générale de l’Etat. Le secteur privé a un rôle majeur à jouer. Salim Ismail, PDG du Groupe SOCOTA est optimiste quand à la création d’emplois à Madagascar. A en croire ses propos, des obstacles existent, mais on peut les surmonter.
Créer 650.000 à 700.000 emplois par an à Madagascar ! Un objectif ambitieux certes, mais possible, selon Salim Ismail, PDG du Groupe Socota si nous appliquons les stratégies de développement qui ont permis à un bon nombre de pays asiatiques de créer au cours des 20 dernières années, des millions, voire, des dizaines de millions d’emplois.
Le locataire de Mahazoarivo, le Dr Kolo Roger, a indiqué hier à Antsirabe, qu’il fait siennes ces observations et conditions. Suite à l’invitation du Groupe Socota, il s’est en effet rendu dans la ville d’Eaux pour visiter l’usine de confection Cottonline, d’une part, et la Cotona d’autre part.
Une visite au cours de laquelle il a pu constater de visu, entre autres, les conditions dans lesquelles les 5.700 employés du groupe Socota travaillent, des conditions (prime de rendement, cantine, centre de soin…) qui contribuent à leur bien être et qui ne peuvent que favoriser la production.
Obstacles et suggestions
Le PDG du Groupe Socota a noté que notre zone franche industrielle est calquée sur les zones économiques spéciales qui ont fait le succès des pays comme la Chine, l’Inde… ou l’île voisine de Maurice, mais «notre point faible se situe au niveau de l’environnement des affaires». Les marchés existent et ne demandent qu’à être approvisionnés. De l’avis de Salim Ismail, quand ils investissent, les opérateurs ont besoin d’une stabilité du pouvoir mais aussi d’une stabilité fiscale établie dès le départ et qui ne change pas tout le temps. Il faut aussi instaurer une bonne gouvernance et une efficacité logistique. Des infrastructures (routes, ports…), un approvisionnement en électricité suffisante (en faisant allusion aux problèmes de la Jirama) sont requis. Cela va demander du temps, mais le fait que le gouvernement ait illustré sa volonté d’aller de l’avant constitue un véritable tremplin.
Etat, facilitateur
Pour le Premier Ministre, le secteur privé, fortement représenté hier lors de sa descente à Antsirabe, est créateur de richesses. L’État pour sa part est tenu d’assumer un rôle «d’incitateur, de facilitateur, de régulateur, d’acteur et de garant de la bonne gouvernance». Parmi les priorités du PGE figurent le renforcement de la gouvernance de l’Etat de droit et l’instauration d’une justice équitable d’une part, et, d’autre part, la reprise économique à travers l’instauration d’un environnement social et politique stable, le maintien de la stabilité macroéconomique et le rétablissement d’un climat des affaires attrayant.
L’Etat va reformer et redynamiser la plateforme de dialogue public-privé initiée par la Primature, organiser des rencontres dans d’autres cadres, en d’autres circonstances…
Les chefs d’entreprises engagés dans le développement d’Antsirabe et de sa région sont également venus hier à la rencontre du Premier Ministre. Ce denier a fait savoir qu’il est nécessaire de redynamiser le tissu industriel de la région du Vakinankaratra, deuxième capitale économique avec Antsirabe, comme port sec et d’y promouvoir de nouveaux investissements salvateurs pour l’économie locale et créateurs d’emplois.
C.R
