Si chaque année, le Service de Renseignements Financiers Samifin est tenu de présenter son rapport annuel, il s’est également engagé à publier régulièrement les données statistiques liées à ses activités opérationnelles. Au premier semestre, des déclarations d’opérations suspectes ont été transmises et le montant en jeu est considérable.
De janvier à juin 2019, le Service de Renseignements Financiers Samifin a reçu 202 déclarations dont 101 sont des déclarations d’opérations suspectes ou DOS. Le montant en jeu détecté par le Samifin au cours du premier semestre est estimé à 403.338.657.059 Ar. Les infractions d’origine concernent principalement les fraudes fiscales, les fraudes douanières, mais aussi les infractions au code de change. Quelques dossiers concernent également le trafic de bois de rose, les faux et usage de faux ou encore le financement du terrorisme, et la liste n’est pas exhaustive.
102 DOS ont été traitées par le Samifin au cours de ce premier semestre. L’on apprend par ailleurs que 38 rapports d’analyse ont été transmis auprès des autorités judiciaires et 58 autres ont été communiqués auprès des autorités administratives.
Suite à des opérations bancaires présentant un indice sérieux de blanchiment de capitaux ou de financement de terrorisme, 08 comptes ont été bloqués. Le blocage de compte consiste essentiellement à interdire toute opération soit au crédit soit au débit ou pour les opérations au débit seulement, à effectuer sur un compte quelconque dont les fonds sont soupçonnés être des produits du crime.
Au mois de juillet dernier, lors de la présentation du rapport annuel 2018 du Samifin, son Directeur Général Lamina Boto Tsara Dia a touché mot sur l’importance de l’adoption de la nouvelle loi sur le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme ainsi que l’ordonnance sur le recouvrement des avoirs illicites. Et de poursuivre que la lutte contre ces fléaux que sont le blanchiment du capitaux et le financement du terrorisme ne se gagne pas à la seule adoption des textes. «Il nous appartient à tous de les appliquer et au besoin, d’identifier les points d’amélioration éventuels». Le Samifin entend par ailleurs présenter un projet de décret qui réorganisera entre autres le service afin de répondre à la nécessité d’être effectif et efficace sur les deux volets de sa mission que sont la lutte contre le blanchiment de capitaux d’une part et celle contre le financement du terrorisme.
C.R
