Secteur aurifère : Mise en place de l’ANOR pour lutter contre les trafics
La grande île regorge de richesses qui, malheu-reusement, font l’objet de trafic illicilite et ne profitent pas au pays. C’est pour y pallier que l’Agence Nationale de l’Or ou ANOR a été mise en place, selon les précisions apportées par Lalaharisaina Joéli Valé-rien, Ministre auprès de la Présidence chargé des Mines et du Pétrole…
Ma-LAZA: La mise en place de l’Agence Nationale de l’Or ANOR est une des réalisations du Ministère auprès de la Présidence chargé des mines et du pétrole durant les fameux 100 jours. Quel est l’intérêt de la mise en place d’une telle entité?
Lalaharisaina Joéli Valérien: Madagascar a toujours été producteur d’or mais cette filière ne contribue pas au dévelo-ppement économique et social. La mise en place d’une entité de régulation et d’appui à la filière s’avère être une nécessité. Les statuts ont été adoptés, le personnel ad-hoc est opérationnel et la stratégie de formalisation des activités aurifères est définie. L’ANOR permettra de maî-triser l’exploitation, la production et l’exportation aurifère à Mada- gascar pour lutter contre les trafics. Il s’agit d’un travail de longue haleine. Nombreux sont ceux qui sont en possession de stock d’or, mais qui ne savent que faire. Des mesures seront prises à ce propos. Une société sera mise en place, une société de traitement et d’affinage de l’or, fruit d’un partenariat public-privé, afin de créer des valeurs ajoutées d’une part et de mettre en place le label Madagascar d’autre part. Des accords seront établis et les pays qui importent de l’or n’achèteront ainsi que les marchandises portant ce label.
Ma-LAZA : Avez-vous des statistiques concernant cette richesse qui sort illégalement du territoire?
Lalaharisaina Joéli Valérien: Nous n’élaborons pas des statistiques, mais selon le rapport de la Banque de Dubaï, 2 tonnes d’or par an sortent du territoire malgache. Si l’on tient compte des déclarations pourtant, elles ne sont que d’une centaine de kilos par an.
Des partenariats sont actuellement établis entre différentes entités notamment la Police de l’Air et des Frontières, le Ministère de la Sécurité Publique, le Secrétariat d’Etat à la Gendarmerie et les Douanes pour lutter contre le trafic d’or à Madagascar.
Ma-LAZA: Où en sommes-nous actuellement en ce qui concerne le nouveau Code Minier ainsi que le nouveau Code Pétrolier?
Lalaharisaina Joéli Valérien: L’élaboration des projets de texte a débuté depuis long-temps. Un comité conceptuel a été mis en place surtout dans le domaine minier. Des débats ont eu lieu avec la société civile, les opérateurs miniers, l’administration… Les partenaires techniques et financiers à l’instar de la Banque Mondiale ont également apporté leur contribution. Des étapes ont été franchies, mais dans un souci de recueillir les propositions de toutes les parties prenantes, nous avons ainsi décidé de prendre un certain recul pour instaurer des nouvelles législations péren-nes.
Il importe de mettre en place des stratégies incitatives pour les investisseurs tout en tenant compte de l’intérêt de la population malagasy à qui appartiennent ces richesses. Il faut instaurer un certain équilibre.
Comment percevez-vous le chômage technique touchant une partie du personnel d’Ambatovy?
Lalaharisaina Joéli Valérien: Les industries extractives sont en difficulté en raison de la baisse du cours du nickel et du cobalt et des produits miniers en général (…). Il faut voir comment maintenir la compagnie en vie en attendant une remontée des prix. Dans une situation pareille, la compagnie peut décider de fermer, mais si tel est le cas, la réouverture est plus complexe par la suite.
Propos recueillis par C.R
