Secteur privé : Suspension du dialogue avec l’Etat à cause de l’ACD
Le secteur privé tape sur la table et s’insurge contre les nouvelles mesures portant sur l’Advance Cargo Declaration. Si après différentes réunions avec les autorités, il a été décidé qu’aucune redevance ne sera perçue sur les chargeurs importateurs et exportateurs, l’arrêté interministériel 456/2016 du 20 Janvier 2016 ont fixé les tarifs de la redevance ACD. Les entreprises vont être facturées d’un surcoût nuisible dans le contexte de marasme économique actuel.
La mise en place de l’Advance Cargo Declaration entraînera des frais supplémentaires pour les opérateurs du pays. Un surcoût qui, selon Freddy Rajaonera, Président du Syndicat des Industries de Madagascar, entraînera une inflation sur les différents produits des industriels à Madagascar. Les groupements représentatifs du secteur privé sont montés au créneau hier au cours d’une rencontre avec la presse qui s’est tenue à Ankorondrano. Ils demandent l’annulation pure et simple de cet arrêté et de ses textes d’application.
«Le Groupement des Entreprises de Madagascar (GEM) va agir sur le plan juridique au niveau du Conseil d’État, pour attaquer l’arrêté interministériel et une circulaire de l’APMF. Les membres du GEM vont suspendre leur participation au dialogue public-privé», a déclaré Noro Andriamamonjiarison, Présidente du GEM.
L’ACD a été introduit à un moment où le dialogue public privé se mettait en place. L’appel d’offres pour la mise en place d’une disposition aussi importante n’a pas respecté les règles de la transparence nécessaire pour les marchés publics. La société adjudicataire compte prélever une redevance car la sécurité des ports serait dit-on «renforcée». Selon les membres du GEM, cette redevance ne correspond en réalité à aucun service.
Un dialogue qui n’en est pas un
Pour André Beaumont, Président de la Chambre de Commerce France-Madagascar, le dialogue public-privé n’en était pas un. Cette nouvelle mesure sur l’ACD, a-t-il indiqué, n’incite pas les investisseurs à venir dans la Grande île. La décision de suspendre toute participation au dialogue public-privé est une décision lourde de conséquence, reconnaît Noro Andriamamonjiarison, mais c’est une décision mûrement réfléchie, prise par les membres.
Le GEM et ses membres ne vont pas prendre part au Team Building prévu pour ce mois de Février, ni à la réunion avec le comité de pilotage public-privé qui devra se tenir prochainement. Il en est de même pour toutes les activités préparatoires au sommet de la Francophonie ou encore à la Conférence des bailleurs.
Ce n’est pas seulement l’ACD qui est en cause, il y a de nombreux cas où le dialogue public-privé n’a pas été mis en œuvre. Il y a eu la LFI 2016 où les propositions du secteur privé n’ont pas été prises en compte, l’arrêté sur les changes qui ne tenait pas compte des réalités, les problèmes au niveau de la Justice…
C.R
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