La préoccupation fondamentale de l’Aviation Civile de Madagascar demeure le respect strict des règles, unique gage de la sécurité de tous les usagers et des tiers . Des procédures strictes doivent être respectées en ce qui concerne l’octroi d’autorisations d’importation et d’exploitation des hélicoptères, soutiennent les responsables de l’ACM face aux polémiques qui pleuvent sur ces appareils volants que des candidats prévoient d’utiliser en cette période de campagne électorale.
“La Primature a été saisie par des candidats à l’élection présidentielle qui rencontrent des difficultés pour obtenir les autorisations nécessaires afin d’exploiter les hélicoptères sur le territoire national lors de la campagne électorale. (…). Ces appareils respectent les normes internationales exigées (…). En ma qualité de chef de l’Administration, je vous requiers par la présente de délivrer, dès réception, les autorisations d’exploitation des candidats à l’élection présidentielle”. C’est ce qui ressort de la lettre de la primature, adressée il y a quelques jours, à l’Aviation Civile de Madagascar.
La sécurité aérienne concerne la sécurité, non seulement des usagers de tel aéronef, mais également la sécurité des tiers qui peuvent être dans d’autres aéronefs, sur terre ou sur la mer. D’où l’importance de l’indépendance de l’Autorité de gestion de la sécurité aérienne. Dès lors que la lettre de la Primature ordonne une «réquisition», elle modifie les règles d’instruction des dossiers d’autorisation de vol, selon l’Aviation Civile de Madagascar. Elle constitue une interférence que l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI) a régulièrement sanctionnée comme générateur de PGS ou Problème Grave de Sécurité.
A noter que des parlementaires proches de deux candidats concernés se sont rendus au bureau de l’ACM dans la soirée du 05 octobre dernier. Les responsables de l’ACM estiment que l’intervention physique accompagnée de menaces par des personnes étrangères au service, et particulièrement des élus, aggrave l’atteinte à l’indépendance de l’ACM. Bien qu’elle soit en mesure de demander des comptes à l’Autorité de l’Aviation Civile, l’Administration centrale ne devrait pas prendre des mesures de nature à affaiblir l’autonomie de cette dernière à peine d’entrainer des sanctions internationales à l’ensemble du secteur aérien Malagasy. Nul besoin de rappeler que la classification d’Air Madagascar et de l’ACM dans l’annexe B a eu des impacts considérables et il faut éviter d’être frappé par de telles sanctions.
Des documents manquants
Si le DG de l’ACM a signé l’autorisation d’importation des hélicoptères dans la soirée du 05 octobre dernier, il a insisté hier sur le fait que les documents requis doivent être complétés pour qu’une autorisation d’exploitation puisse être octroyée. A noter au passage qu’Andry Rajoelina, Marc Ravalomanana et Olivier Mahafaly Solonandrasana sont ceux qui rencontrent des difficultés. Les informations selon lesquelles des complications sont sciemment apportées et des favoritismes sont relevés dans le traitement de certaines demandes ne sont pas fondées, poursuit-il, appuyé par les techniciens de l’ACM. L’Aviation Civile instruit les dossiers avec rigueur, indépendance et impartialité et statue dans un délai imparti par la loi. Des allègements ont même été apportés, selon les responsables. Sky Services étant une compagnie aérienne habilitée à affréter les hélicoptères, c’est elle qui adresse les demandes à l’ACM sans que le nom d’un bureau politique ou d’un candidat quelconque ne soit mentionné dans le dossier comportant uniquement l’immatriculation de l’appareil. Cela garantit d’ailleurs l’impartialité dans le traitement des dossiers.
Des failles sont observées sur les huit demandes actuellement en cours de traitement. Une convention entre le propriétaire des hélicoptères, basé en Afrique du Sud et la compagnie Sky Service est entre autres requise. «Le document qui nous est parvenu ne comporte pas de signature et n’a donc pas de valeur juridique», précise un technicien de l’ACM. La Direction Générale de l’Aviation Civile a noté, sur la «sommation» délivrée par Huissier, que l’ACM sera en mesure d’octroyer immédiatement les autorisations d’exploitation commerciale sur le territoire dès lors que les documents requis listés dans une lettre adressée à l’opérateur Sky Services seront mis à disposition de l’ACM et validés par les techniciens. Affaire à suivre.
Claudia R.
Imprimer
